Bitcoin et trafic d’êtres humains : retour sur l’enquête controversée de la FinCEN
Bitcoin vs criminalité. Bien souvent, les meilleures innovations technologiques empreintes des chemins détournés afin de démontrer leur utilité. Car pendant que les adeptes de la critique aveugle hurlent en cœur, certains se rendent rapidement compte des avantages délivrés. Un constat malheureusement la plupart du temps effectué dans le camps des criminels et autres fraudeurs, en quête de nouvelles solutions pour optimiser leurs méfaits. C’est pourquoi le Bitcoin apparaît régulièrement dans les rapports officiels au sujet des activités les plus sombres. Comme dans le cas de cette récente enquête de la FinCEN des États-Unis au sujet du trafic d’êtres humains et l’exploitation des enfants. Mais les données datent… de 2021 !
Bitcoin utilisé dans le trafic d’êtres humains
Mettons les choses au clair tout de suite. Voir dans le Bitcoin une avancée technologie et monétaire d’envergure ne rend pas complice des activités criminelles opérées avec du BTC. Bien au contraire, cette utilisation, certes peu glorieuse, démontre son potentiel en tant que moyen d’échange autonome et indépendant de tout contrôle.
Car l’amalgame est vite mis en place. Et cela bien souvent avec l’aide active des instances politiques. Ces dernières désireuses d’associer les cryptomonnaies à des activités criminelles pourtant régulièrement démontrées comme surévaluées, voire anecdotiques.
Toutefois, il est impossible d’ignorer les cas d’utilisation obscurs en lien à ces monnaies numériques. Et l’une des pires d’entre elles concerne sans aucun doute le trafic d’êtres humains et l’exploitation des enfants mis en lumière dans un récent rapport du Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN). Un bureau du département du Trésor des États-Unis en charge de surveiller et d’analyser les transactions financières pour lutter contre ce type de trafic.
« Les trafiquants d’êtres humains et les auteurs de crimes connexes exploitent de manière méprisable les adultes et les enfants pour obtenir un gain financier. Les victimes de ces crimes sont soumises au travail forcé, à l’esclavage, à la servitude involontaire, au péonage et/ou forcées de se livrer à des actes sexuels commerciaux. »
FinCEN
Si l’on en croit ce rapport, l’utilisation des cryptomonnaies – le plus souvent du Bitcoin – a fortement augmenté au cours de la période analysée (2020 et 2021). En effet, 2311 utilisations ont été signalées, pour un montant supérieur à 412 millions de dollars. Avec une hausse importante entre 2020 (336) et 2021 (1975).
Des données à prendre avec le recul nécessaire
Néanmoins, une certaine distance de sécurité doit être conservée au sujet de ce rapport. Car de toute évidence, les instances de régulation et de contrôle fonctionnent toujours avec quelques trains de retards. D’autant plus lorsque les données étudiées pour condamner un fait… datent de 3 ans en arrière.
En effet, ce rapport est issu des documents déposés par les sociétés financières auprès du gouvernement en 2020 et 2021. Une période identifiée dans un récent apport de la structure Chainalysis comme étant le point culminant de cette activité enregistrée comme CSAM (child sexual abuse material). Mais depuis, les choses ont bien changées.
Car un autre rapport de Chainalysis expliquait en janvier dernier que le secteur de la criminalité semble délaisser le Bitcoin au profit des stablecoins. Et le bilan est sans appel, « au cours des deux dernières années, les stablecoins représentent désormais la majorité de tous les volumes de transactions illicites. » Mais cela semble avoir échappé à la FinCEN !
Ce rapport de la FinCEN pointe donc une utilisation importante du Bitcoin dans le trafic d’êtres humains… en 2020 et 2021. Mais depuis cette période les choses ont beaucoup changé. Car ce sont désormais les stablecoins qui occupent le devant de cette scène. Finalement, même en version numérique c’est toujours le dollar qui devient l’outil privilégié des criminels.