Bitcoin menacé ? Une centralisation qui inquiète…
Dans son dernier rapport en date, TokenAnalyst propose une étude de l’activité de minage de Bitcoin, et plus particulièrement de la décentralisation de celui-ci. Selon les résultats, les pools de mining mettraient en danger la sécurité du réseau.
Mining et pools de mining
Avant tout chose, rappelons que Bitcoin assure le consensus entre tous ses participants grâce à un système appelé Proof of Work. Dans ce système, des acteurs appelés mineurs mettent à disposition de la puissance de calcul pour vérifier et valider les transactions qui transitent sur le réseau. En récompense du travail fourni, le mineur à l’origine de la validation d’un bloc gagne les nouveaux bitcoins générés.
Les pools de mining sont des regroupements de plusieurs mineurs souhaitant mettre en commun leur puissance de calcul pour augmenter leurs chances de valider un bloc et de ce fait d’obtenir la récompense.
Pools de mining, les méchants de l’histoire
De prime abord, ces pools de mining semblent bien inoffensifs, cependant ils posent de nombreux problèmes en termes de décentralisation.
À ses débuts, le réseau Bitcoin était sécurisé par des acteurs indépendants les uns des autres, assurant une très grande décentralisation du réseau et une forte résistance aux attaques 51%.
Avec l’avènement des pools de mining, les mineurs indépendants se sont réunis sous l’étendard d’entités centrales. Le changement majeur s’est produit en 2018, lorsque ces différents pools ont commencé à réaliser des partenariats entre eux.
C’est notamment le cas de BitDeer, une plateforme de cloud mining qui s’est associée avec les pools AntPool, BTC.com, BTC.top, F2 Pool et ViaBTC. Cela entraîne une centralisation de la puissance de calcul autour d’un petit nombre d’acteurs dont les intérêts sont partagés.
Ainsi, à la date du 27 janvier 2020, les 5 pools cités précédemment détenaient à eux seuls 49,9% de la puissance totale du réseau Bitcoin. Ceci représente une menace de taille, car si ces entreprises venaient à s’accorder, elles pourraient potentiellement « prendre le contrôle » du réseau.
Cependant, ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. En effet, il est peu probable que ces acteurs aient un réel intérêt à mener une attaque 51% sur le réseau Bitcoin lorsqu’on met en perspective les pertes qu’engendrerait une telle attaque.
Également, même si le mining tend à se centraliser autour de quelques acteurs, ces derniers sont plus nombreux qu’au moment du « boom » des pools de mining.
Malgré tout, l’écosystème doit rester sur ses gardes afin de s’assurer que ces pools continuent de remplir leur mission sans mettre en péril la décentralisation du réseau.
Image : 3Dsculptor/Shutterstock