A. Antonopoulos : la roadmap de Bitcoin
Dans sa dernière vidéo de questions/réponses, Andreas Antonopoulos a abordé deux thèmes très intéressants : l’amélioration de l’infrastructure qui acceuille Bitcoin, et la roadmap de Bitcoin.
Remarque : voici un autre article dressant une liste exhaustive des développements en cours sur Bitcoin que nous vous recommandons chaudemment, Une roadmap pour Bitcoin : aperçu des développements en cours.
Améliorer l’infrastructure
Selon Andreas Antonopoulos, Bitcoin n’a pas besoin d’ajouts clinquants, mais plutôt d’une infrastructure solide pour l’acceuillir. Il évoque les plateformes de change, les wallets, et les ATMs.
Concernant les plateformes de change, Antonopoulos explique que l’on a besoin de nombreuses plateformes différentes et qu’il ne fallait se reposer sur un ou deux gros acteurs. Cela pose des problèmes de centralisation, de sécurité, et d’autres problèmes liés à l’absence de concurrence.
Les wallets sont le front-end de l’industrie, et dans cette mesure, pour pousser à l’adoption, les interfaces doivent êtres intuitives, simples, agréables à l’œil et surtout très sécurisées. Les développeurs de portefeuilles doivent se reposer sur les meilleures technologies, et les plus récentes.
Un autre point qui permettra à Bitcoin de prendre un nouvel envol, est de pouvoir en acheter des avec de l’argent liquide. Il s’agit là encore d’un point qui favoriserait à l’adoption.
La roadmap de Bitcoin
Andreas Antonopoulos répond ensuite à une question qui paraît toute bête : quelle est la feuille de route de Bitcoin ? Il est en réalité difficile d’en donner une, étant donné que le développement de Bitcoin s’effectue de manière particulièrement décentralisée. En l’état, l’équipe de Bitcoin Core se focalise sur deux améliorations importantes : les MAST – Merkelized Abstract Syntax Trees – et les signatures de Schnorr.
Selon Antonopoulos, il est probable que nous verrons MAST apparaître en 2018. Ce système permet d’inclure un ensemble très complexe de conditions pour exécuter un paiement, le tout pour une faible quantité de données, car seule la racine de l’arbre de Merkel est incluse dans les données de transaction. Cela présente deux bénéfices : la réduction de la quantité de données nécessaires pour inclure des scripts dans les transactions (utile notamment pour les multi-signatures), et une meilleure confidentialité des données : actuellement, toutes les conditions doivent être communiquées aux nœuds pour déclencher un paiement. Avec MAST, ces conditions seront pour la plupart invisibles, cela augmente donc la confidentialité. On pourra utiliser même utiliser les MAST pour optimiser la taille des transactions lightning à l’avenir.
Trois BIPs – Bitcoin Improvment Proposals – sont nécessaires à leur mise en place : le BIP 98 introduisant un nouveau type d’arbre de Merkel, plus sécurisé; les spécifications des MAST eux-mêmes, et le BIP correspondant au mécanisme de mise à jour. En l’état, l’activation des MAST via un soft fork a été soumise à l’équipe Core pour être testée, cela devrait donc arriver assez tôt en 2018.
Les signatures de Schnorr arriveront sans doute peu après les MAST. Ce nouveau schéma permet d’agréger les signatures et faire des SPV proofs (vérification simple des paiements).
Il y aura aussi sans doute de nouvelles augmentations de la taille des blocs : on atteindra sans doute un consensus où une augmentation raisonnable sera décidée par l’ensemble du réseau.
Pour se tenir au courant de l’évolution du protocole, Andreas Antonopoulos conseille de garder un œil sur :
- La mailing list des développeurs de Bitcoin hébergée par la Linux Foundation : il y a plusieurs propositions, mais il y a tout de même des idées qui ne reçoivent pas beaucoup de traction ;
- Le Github proposal repository (pull requests) : pour avoir un aperçu de la roadmap court terme et des mises à jour du logiciel client.
Andreas Antonopoulos a aussi évoqué Taproot, un système de script orienté vers la confidentialité des données de transaction.
Remarque : Andreas Antonopoulos a ouvert un patreon. N’hésitez pas à aller y faire un tour pour soutenir son travail.