Jack Dorsey dévoile AT Protocol : vers un Twitter-Killer ?

Un réseau social qui appartient à ses usagers – L’entrepreneur génial de Saint-Louis continue à dévoiler peu à peu ses projets en matière de réseaux sociaux de demain. Jack Dorsey a décidé d’encourager un environnement numérique plus respectueux de ses utilisateurs et vient d’annoncer le lancement de la version bêta de Bluesky Social. Après avoir conceptualisé un web5 sur Bitcoin, le créateur de Twitter dessine les contours d’un futur où l’homme garderait le contrôle sur les algorithmes et les entreprises. Trop beau pour être vrai ?

AT Protocol ? Bluesky Social ? C’est quoi ?

Il faut remonter à décembre 2019 pour trouver la genèse de ce projet et plus particulièrement à un tweet du désormais ex-CEO de Twitter qui annonçait alors la création d’un petit groupe de chercheurs et de développeurs. Leur objectif ? Travailler sur un réseau social décentralisé basé sur la blockchain. Bien qu’il ne soit plus réellement partie prenante du projet, Jack Dorsey fait régulièrement état des avancées de la recherche dans le domaine. Et le 18 octobre dernier, soit trois ans après le début des travaux, c’est avec enthousiasme qu’il annonce le lancement du Protocol AT – pour Transfert authentifié. Et d’une application de réseau social à essayer en version bêta : Bluesky Social.

Le concept renvoie à l’idée originelle de « protocole pour les applications sociales distribuées à grande échelle » et se base sur plusieurs principes fondateurs :

• décentralisation des infrastructures
• la portabilité des comptes et l’interopérabilité entre différents réseaux sociaux
• le choix algorithmique ou même l’absence d’algorithme
• la performance de chargement et d’exécution
• et la liberté d’expression.

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Interopérabilité, décentralisation, algorithmes : quelles sont les nouveautés du projet de Jack Dorsey

Imaginez-vous passer d’Instagram à Twitter et enchainer sur TikTok avec le même compte ? En utilisant un nom de domaine type « @magali.com« , Magali pourrait se connecter à différentes plateformes – utilisant bien sûr le Protocol AT – sans perdre ni ses contacts ni ses données. D’ailleurs, à propos de ses données, l’idée est qu’elle en reprenne le contrôle. Sur celles qu’elle partage – et qui sont ses contenus – mais aussi sur celles qui lui sont proposées. En d’autres termes, dans cet exemple, c’est elle qui choisira quel type d’algorithme alimentera son fil d’actualité et Jack Dorsey a même évoqué la possibilité de n’utiliser « aucun algorithme« .

Les équipes de Bluesky Social ont d’ailleurs une idée claire de ce qu’ils entreprennent :

« Le monde a besoin d’un marché diversifié de services connectés pour assurer une concurrence saine. L’interopérabilité doit être ressentie comme une seconde nature sur le Web. »

On ne sait pas vraiment si « le monde » a besoin d’un tel système, mais certaines personnalités médiatiques et une partie du public l’appellent de leurs vœux.

Des réseaux sociaux décentralisés et non censurés au cœur des préoccupations actuelles

En effet, les critiques pleuvent sur les géants du secteur comme Facebook, Twitter ou TikTok. Accusés tantôt de servir des intérêts privés mercantiles et tantôt des partis ou des idées politiques, leur centralisation et leur opacité suscitent de plus en plus de questionnement. Elon Musk et ses prises de paroles sur Twitter. Facebook et les fantômes de l’affaire Cambridge Analytica. Ou plus récemment Kanye West qui voulait racheter la plateforme Parler après sa suspension des autres réseaux sociaux.

Alors à qui profite la décentralisation ? Qui censure qui ? Qui déterminera ce qui relève de la désinformation ou de la fake news ? Le projet Bluesky Social veut rendre le pouvoir au peuple et lui faire confiance pour s’auto-gérer. « Il ne peut pas y avoir de modèle publicitaire, car cela donnerait aux gouvernements et aux entreprises un point d’accès pour contrôler le discours ».

Voilà ce que disait Jack Dorsey à Elon Musk dans un échange de tweets à propos de Twitter. On a envie de dire, chiche ? Pas de publicité, plus de liberté, plus de respect de l’individu. Le web3 ressemble de loin à un pays merveilleux où le peuple mettra les GAFAM au pas… Vous n’êtes pas obligé d’y croire, mais reconnaissez que ça a de l’allure ! Comme quoi, quand on met du talent et des moyens au service d’une bonne idée, l’espoir est permis.

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