Les exchanges centralisés victimes de la régulation – La DeFi de plus en plus populaire
Les DEX ont la cote – Les plateformes centralisées (CEX) comme Binance ou FTX seront-elles un jour minoritaires par rapport à des protocoles décentralisés de la DeFi (DEX) ? Dit comme ça, cela paraît improbable tant la puissance marketing et commerciale des CEX est importante. Mais 2022 aura été le théâtre d’une succession d’événements susceptibles de changer la donne. À commencer par l’avènement d’une régulation toute puissante en Europe et dans de nombreux pays. Voici les bonnes feuilles d’une étude publiée par Citigroup à ce sujet.
Les protocoles décentralisés sur la DeFi gagnent des parts de marchés selon Citigroup…
La semaine dernière, un groupe de recherche de la société Citigroup Inc. a rendu un rapport de recherche au sujet des dynamiques croisées de l’activité des DEX et des CEX. Avant d’aller plus loin, petit rappel concernant cette entreprise spécialisée dans les services bancaires et basée à New York. Selon le magazine Forbes, il s’agirait d’une des 20 plus grosses sociétés du monde. Et quand une entité comme celle-là émet un avis sur le secteur des cryptos, et bien on l’écoute attentivement.
L’idée était donc de comparer les dynamiques de ces deux secteurs que tout oppose philosophiquement parlant : les exchanges centralisés (CEX) et les exchanges décentralisés (DEX). Et Citigroup note que « les DEX sont responsables de 18,2 % du volume des transactions spot ». Soit un net avantage dans le domaine pour les CEX. On peut également noter que pour les DEX « les volumes sont restés stables à plus de 50 milliards de dollars par mois pour un revenu total de 3,6 milliards de dollars l’année dernière ». Et dans le secteur, c’est Uniswap qui mène la danse avec 70% du volume total et une redistribution potentielle de 250 millions de dollars à ses usagers.
…pour des raisons de confidentialité et de sécurité des fonds
En effet, les politiques économiques sont totalement différentes entre ces deux faux-amis. Les CEX agissent comme intermédiaires entre acheteurs et vendeurs. Ils prélèvent une commission alors que les DEX organisent les échanges entre les consommateurs avec des algorithmes automatisés. Ils redistribuent les différents frais aux utilisateurs (DeFi). D’où l’attrait pour le public de ce fonctionnement a priori plus équitable et surtout moins cher. Mais la différence ne s’arrête pas là.
En effet, deux évènements majeurs ont traumatisé l’écosystème cette année. Tout d’abord la faillite de plusieurs plateformes – Voyager ou Celsius par exemple – et le blocage voire la perte des fonds des usagers. Mais surtout ce sont les nouvelles politiques de contrôle des transactions sur les CEX qui ont changé la donne. Les procédures d’authentification – KYC – deviennent de plus en plus invasives et intrusives avec des informations toujours plus personnelles exigées. Ce qui a tendance à exaspérer les utilisateurs espérant trouver dans le secteur une alternative aux services bancaires. Mais les CEX y ressemblent de plus en plus et jettent les amateurs de crypto dans les bras des DEX.
La banque conclut qu’il y a clairement un attrait du public pour la confidentialité des DEX et pour la sécurité des fonds inhérents à ce type de structures. Vous connaissez l’adage « pas tes clés, pas ton argent ». Il semble que cette idée ait fait son chemin dans la communauté. Le rapport parle même « d’un moment charnière » dans l’écosystème. Notons que si les gens ont envie d’indépendance financière et de confidentialité, les banques ne seront du coup pas invité dans le monde de demain. Citigroup fait pourtant partie de ces institutions historiques qui s’intéressent à la cryptomonnaie en tant qu’investissement, mais surtout comme un fait social et économique à prendre en compte. Pour mieux anticiper leur adoption ?