Le protocole qui pourrait changer Ethereum : tout ce que vous devez savoir sur Loopring
Le réseau Ethereum a connu une expansion sans précédent en 2020, menée par l’essor de la DeFi. Cependant, l’augmentation du nombre d’utilisateurs pousse le réseau dans ses derniers retranchements. Heureusement, des protocoles de seconde couche, comme Loopring, pourraient changer la face d’Ethereum.
Ethereum et la problématique de la seconde couche, en bref
Le réseau Ethereum a conquis de nombreux utilisateurs et organisations grâce à son système de smart contracts. Cependant, l’augmentation dantesque du nombre d’utilisateurs pousse les performances du réseau vers leurs limites.
Ce dernier n’est donc plus en mesure de traiter le flux constant de transactions, ce qui crée une file d’attente encore plus longue et une explosion des frais.
Heureusement, des solutions existent pour pallier à ce problème. Ce sont les solutions dites de seconde couche, qui permettent de déporter une partie du traitement hors de la blockchain Ethereum. Évidemment, ces solutions dépendent tout de même d’Ethereum pour assurer la sécurité et l’intégrité des données.
Loopring, un protocole d’échange décentralisé pas comme les autres
Parmi ces solutions de seconde couche, nous retrouvons le protocole Loopring.
Lancé en juin 2017, le projet Loopring vise à mettre en place un protocole et une suite d’outils permettant de créer des plateformes d’échange décentralisées en seconde couche.
Ainsi, là où la plupart des DEX, tels qu’Uniswap ou Balancer, font le choix d’une architecture en AMM, le projet Loopring a, quant à lui, choisi une architecture plus classique avec un carnet d’ordres (order book).
Un choix rendu possible par le fait que Loopring évolue sur une couche externe à Ethereum. En effet, les plateformes ayant fait le choix de l’AMM l’ont fait par souci de performance. Certes, l’AMM est le choix le plus optimal pour un échange on chain, car il n’est pas entièrement dépendant des performances du réseau. En outre, l’utilisation d’order books est quasi impossible on chain, compte tenu des limitations dans les performances du réseau. Par conséquent, ce type d’architecture n’est efficace que pour les protocoles de seconde couche, qui ont la possibilité de gérer un plus grand nombre de transactions par seconde.
Plus récemment, Loopring a finalement cédé aux chants des AMM en décembre 2020. Depuis, le protocole permet également l’utilisation de cette architecture, sans avoir supprimé les order books pour autant.
zkRollup : la technologie derrière Loopring
Plusieurs technologies coexistent sur Ethereum quand il s’agit de solutions de seconde couche. Dans le cadre de Loopring, nous allons nous concentrer sur les Rollups, et plus particulièrement sur les zkRollups (Zero-Knowledge Rollups).
Comme nous l’avons vu dans notre précédente étude d’une autre solution de seconde couche sur Ethereum – Optimism -, un Rollup représente un agrégat de transactions réalisées hors chaîne. De manière périodique, l’état du Rollup est finalisé sur la blockchain principale d’Ethereum. De ce fait, c’est Ethereum qui assure la sécurité du protocole.
Dans ce cas, les fonds sont détenus par un smart contract on chain. Les calculs et le stockage des informations relatives à l’état du protocole sont, quant à eux, hébergés off chain. En ce qui concerne la validité des données, elle peut être vérifiée grâce à une preuve à divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proof).
Sans entrer dans les détails, le zero-knowledge proof est un outil cryptographique qui permet de démontrer mathématiquement qu’une proposition est vraie, sans avoir à divulguer des informations relatives à cette proposition.
L’ensemble des comptes et des soldes d’un zkRollup sont représentés par des arbres de Merkle. Ces arbres permettent d’assurer qu’aucune donnée ne sera altérée.
En théorie, les zkRollups ont la possibilité de traiter plus de 2 000 transactions par seconde, soit quasiment 100 fois plus que le réseau Ethereum. Ces arbres de Merkle sont stockés dans le smart contract présent sur la chaîne Ethereum.
Loopring et son jeton de gouvernance, LRC
Lors de son lancement en 2017, Loopring a réalisé une ICO pour distribuer son jeton LRC.
Ce derniers a plusieurs vocations :
- La gouvernance : il permet à son détenteur de prendre part à la modification du protocole, via des votes de gouvernance ;
- Les frais : le jeton permet de payer les frais sur le réseau Loopring ;
- Le staking : une fois déposé sur le smart contract du protocole, le jeton permet de récupérer une partie des frais engendrés par le protocole, tout en aidant à le sécuriser.
Malgré la première distribution lors de l’ICO, d’autres jetons LRC ont été distribués récemment via 2 programmes de liquidity mining.
En effet, Loopring a lancé un programme de liquidity mining sur son AMM en décembre 2020. Ainsi, pendant une période de 14 jours, les fournisseurs de liquidités ont pu générer des LRC, en plus des récompenses issues des frais perçus.
Évidemment, un évènement du même type a été organisé sur son échange à orderbook.
2021 pourrait bien être une année charnière pour Loopring. En effet, les problèmes de congestions rencontrés par Ethereum ne cessent de s’amplifier. De ce fait, les solutions de seconde couche représentent la seule option viable… en attendant Ethereum 2.0 !