VK : le réseau social Russe à la conquête du marché crypto ?
En Russie, plus une information a de l’importance, plus elle a tendance à provenir d’une source anonyme, particulièrement sur des sujets « sensibles« …
VK lancerait prochainement une cryptomonnaie
C’est donc d’un « contact bien informé », que le média RNS Online tient le fait que le réseau social VKontakte, VK pour les intimes (ou si vous voulez vraiment vous la péter « В « Контакте », à prononcer d’une voix grave), envisage sérieusement de sortir sa propre cryptomonnaie.
VK, c’est un peu le Facebook qui vient du froid. Avec ses 276 millions d’utilisateurs revendiqués et un impressionnant 17e rang au classement Alexa des sites les plus visités au monde, il n’atteint malgré tout pas la puissance de frappe du grand frère Américain, tout en demeurant un outsider très sérieux.
L’information a été rapidement reprise par les médias US, et des éléments pour le moment disponible, on retiendra les choses suivantes :
- La plateforme serait assez avancée dans sa réflexion pour être déjà dans la phase de budgétisation.
- La crypto de VK aurait vocation à rétribuer les producteurs de contenus de qualité sur le réseau, peut-être sur un modèle similaire à steemit ?
- Les activités sociales, propres à un réseau de ce type (commentaires, partages…) seraient également génératrices de récompenses en tokens.
C’est un peu léger, convenons-en… Pas de calendrier, d’équipe, pas un mot sur la norme ou la plateforme qui serait utilisée, et du côté de VK, c’est no comment (enfin… »нет комментариев! » plutôt, avec le même ton qu’au début, maintenant que vous êtes entraîné).
Pavel Dourov, l’entrepreneur russe qui aime en faire des TON
Pendant que vous vous remettez de la puissance comique de ce titre, songez au fait que l’intéressé pourrait bien être derrière l’idée d’un VKCoin. En effet, Pavel Dourov est l’un des fondateurs de VK en 2006. Il est probablement ce que la Russie est en mesure de produire de plus proche d’Elon Musk.
Parmi ses quelques faits d’armes, l’envoi de billets de 5000 roubles (environ 100 euros) sous la forme d’avions en papier dans les rues de Moscou (« pour voir les réactions des gens »), ou encore le fait d’être un opposant revendiqué à Vladimir Poutine (qui est ce que la Russie est en mesure de produire de plus proche d’un Chuck Norris, mais en plus…russe).
Plaisanterie à part, Pavel a démissionné de VK en 2014, conséquence de son refus de divulguer des informations sur plusieurs communautés d’opposants au pouvoir en place.
Les 300 millions de dollars que lui rapportera la vente de ses parts lui permettront de créer… TELEGRAM (près de 300 millions d’utilisateurs au moment d’écrire ces lignes) ! Les liens actuels entre Telegram et la crypto ne méritent pas je suppose qu’on les rappelle..
Ainsi, quoi qu’extérieur à l’entreprise dorénavant, il est plausible que le crypto-entrepreneur, ou les membres de l’équipe lui étant demeuré proches, soient à l’origine du projet crypto de VK.
La Russie, nouvelle nation blockchain-friendly ?
Nous l’évoquions déjà il y a quelques semaines, après une longue période de méfiance vis-à-vis de la blockchain en général et de la cryptomonnaie, en particulier et sous l’impulsion de son Président, Moscou s’apprêterait à légiférer afin de permettre la dynamisation du secteur numérique.
Le calendrier proposé (une demande de « réglementation des actifs financiers numériques », doit être menée d’ici le 1er juillet 2019), pousse à se demander dans quelle mesure le projet crypto de VK ne se placerait pas dans le timing idéal.
Après la saturation de l’espace médiatique de ce début d’année, à l’annonce de la plongée de Facebook dans le grand bain crypto, on peut s’attendre à de futures annonces de ce type, plus ou moins volontairement « leakées » de la part des géants du secteur.