Libra : trois membres envisagent de se retirer du projet de Facebook
Face à la vive hostilité des gouvernements et institutions qui a suivi l’annonce du Libra de Facebook, certains semblent commencer à se demander si le stablecoin verra bien le jour. C’est ainsi qu’au moins trois des membres annoncés de la Libra Association envisagent de retirer leurs billes du projet.
Libra : un enthousiasme en train de retomber comme un soufflé ?
Bien que les frères Winklevoss se sont récemment montrés assez enthousiastes pour Libra, au point d’envisager de rejoindre le groupe de gestionnaire de nœuds de la blockchain de Facebook – la Libra Association-, ce n’est manifestement pas le cas de tout le monde.
En effet, les temps ont bien changé depuis l’annonce pleine de hype et d’enthousiasme du stablecoin Libra. Les législateurs de tous les pays sont tombés à bras raccourcis sur le projet de Facebook. Pas plus tard qu’en début de semaine, une délégation américaine annonçait se rendre en Suisse (où est domiciliée la fameuse fondation du Libra) pour y discuter avec le Commissaire fédéral à la protection des données.
C’est dans ce contexte tendu que le Financial Times révèle ce 23 août que trois des participants à la Libra Association réfléchirait sérieusement à quitter le navire, bombardé de toute part.
Rappelons que la blockchain Libra nécessitera 100 nœuds validateurs, et que chacun des candidats devra débourser la coquette somme de 10 millions de dollars pour y participer.
La Libra Association comptait jusqu’ici 28 membres déclarés, parmi lesquels de nombreuses sociétés prestigieuses comme Visa, Mastercard, Uber, Spotify ou encore Paypal.
En coulisses, le ton est plutôt au pessimisme
Ainsi, et selon des conversations privées du Financial Times avec certains de ces participants, deux sociétés (souhaitant pour l’heure rester anonymes) auraient déclaré qu’elles s’inquiétaient de la tournure réglementaire que prenaient les choses, et que leurs groupes envisageaient sérieusement de couper les liens avec Libra.
Et les critiques pleuvent également, même si malheureusement le Financial Times ne révèle pas qui a dit quoi :
« Certaines de ces conversations [sur la réglementation] auraient dû avoir lieu avant le lancement, pour comprendre comment les autorités de régulation réfléchiraient à cela, pour éviter qu’il y ait autant de réactions hostiles ».
Un troisième candidat a déclaré qu’il craignait de soutenir publiquement Libra, de peur que cela lui attire l’attention d’agences de surveillance un peu trop zélées sur leurs propres activités :
« Je pense qu’il sera difficile pour les partenaires qui veulent être perçus comme étant en conformité [avec leurs propres régulateurs] d’être là pour soutenir [Libra] ».
Rappelons que, pour l’instant, aucun des 28 candidats en tant que membres de la Libra Association n’a versé les 10 millions de dollars de participation pour rejoindre officiellement le projet. Autant dire que le risque de voir des « intentions » se transformer en « désistements » existe bel et bien, au moins tant que Libra sera dans la tourmente réglementaire.