Pour Xavier Niel, le lancement de la cryptomonnaie de Facebook est « inéluctable »

Dans une tribune intitulée « Européens, Libra nous de choisir ! » et publiée ce matin par Les Echos, le fondateur d’Iliad – maison-mère de Free – affiche une confiance à toute épreuve : ce ne sont pas quelques législateurs mondiaux frileux qui empêcheront l’avènement d’un projet que M. Niel qualifie de « révolutionnaire ».

Pacte de stabilité, vraiment ?

Xavier Niel ne tarit pas d’éloges sur Libra, et ce n’est pas vraiment une surprise : rappelons que Iliad fait justement partie des premiers géants cités comme devant opérer un noeud validateur au sein du réseau permissionné de Facebook.

La libra est présentée sous l’angle d’une véritable révolution monétaire, à même de faciliter la vie des citoyens des pays industrialisés tout en aidant à la bancarisation et la protection des populations de pays aux contextes monétaires instables. M. Niel va jusqu’à évoquer le statut de « valeur refuge » lorsqu’il parle de la libra, ce qui pourrait sembler un peu précipité à certains.

Quoi qu’il en soit, cette supposée révolution aurait un mérite supplémentaire : être une alternative crédible à « des projets motivés politiquement » (suivez mon regard…).

Avec nous ou contre nous ?

M. Niel balaie d’un revers de main les craintes affichées par moult politiques concernant les risques supposés de blanchiment d’argent mais surtout de faible protection des données personnelles.

Il faut dire que l’historique de Facebook en la matière n’est pas franchement glorieux, mais pour le fondateur de Free, « la protection des données est garantie ». Selon lui, Libra est « une chance » et il est évident que ces préoccupations sont naturellement aussi celles de l’Association Libra.

M. Niel appelle quoi qu’il en soit les législateurs à ne pas étouffer ce qu’il perçoit comme une innovation d’ampleur, dans un monde aspirant à de plus en plus de « liberté, d’autonomie et de moindre dépendance aux Etats ». L’avenir nous dira si ces idées trouveront (ou non) de l’écho auprès d’élus qui perçoivent parfois la libra comme une menace pour la souveraineté des états-nations.

Grégory Mohet-Guittard

Je fais des trucs au JDC depuis 2018. En ce moment, souvent en podcast et la tête dans le nuage.