MNBC et tokenisation : la Banque de France et l’autorité Monétaire de Hong Kong s’associent
Points Clés de l’Article :
- La Banque de France (BDF) et l’Autorité Monétaire de Hong Kong (HKMA) annoncent une collaboration sur la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) et la tokenisation.
- Les deux institutions exploreront l’interopérabilité de leurs infrastructures MNBC pour améliorer les paiements transfrontaliers.
- Un protocole d’accord (MoU) a été signé pour renforcer la coopération bilatérale et les efforts d’innovation.
Alors que le projet d’euro numérique avance doucement, la Banque de France (BDF) et l’Autorité Monétaire de Hong Kong (HKMA) ont récemment annoncé une collaboration stratégique visant à explorer les opportunités offertes par la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) et la tokenisation. L’objectif ? Renforcer les efforts globaux pour optimiser les paiements transfrontaliers et renforcer l’interopérabilité des infrastructures financières. Explications.
Hong Kong et la France collaborent pour les MNBC
Depuis plusieurs années, la BDF et la HKMA entretiennent un partenariat étroit visant à promouvoir l’innovation financière. HKMA a même participé à la deuxième vague des travaux exploratoires de l’Eurosystème de la Banque Centrale Européenne (BCE) ce qui témoigne de l’importance de cette collaboration.
Dans les faits, ce projet permettra de tester l’interopérabilité entre la plateforme DL3S de la BDF et le Projet Ensemble Sandbox de la HKMA, en mettant l’accent sur les paiements transfrontaliers en temps réel et en devises multiples.
Denis Beau, Premier Sous-Gouverneur de la BDF, a exprimé son enthousiasme face à cette collaboration en déclarant :
« Nous avons l’opportunité, grâce aux travaux exploratoires de l’Eurosystème, de collaborer avec la HKMA sur des cas d’utilisation variés pour le paiement contre paiement entre la forme tokenisée du dollar de Hong Kong et l’euro. »
Cryptomonnaies à Hong-Kong : Le projet « ensemble » inspire
Le projet Ensemble, lancé par la HKMA, est une initiative visant à explorer des cas d’utilisation pour les infrastructures de marché financier afin de permettre un développement sain des MNBC. Ce projet rassemble divers acteurs, y compris des régulateurs, des banques locales, des entreprises technologiques comme Microsoft Hong Kong, et des exchanges.
On se doute que ce projet est suivi de près par la Chine qui a d’ailleurs posé quelques jalons et marqué son territoire à Hong Kong avec le déploiement de son e-CNY.
Howard Lee, Directeur Général Adjoint de la HKMA, a souligné le potentiel énorme de cette collaboration :
« La collaboration entre la BDF et la HKMA représente un potentiel énorme pour l’innovation dans le secteur Fintech, notamment en ce qui concerne la CBDC. »
Interopérabilité et efficacité des paiements transfrontaliers
Sous le protocole d’accord signé, la BDF et la HKMA s’engagent à renforcer la communication et la collaboration pour améliorer l’interopérabilité des infrastructures MNB.
L’objectif principal est d’optimiser l’efficacité du règlement des transactions transfrontalières, en facilitant la connectivité des marchés financiers et en favorisant l’inclusion financière à l’échelle mondiale.
Dans ce sens, la HKMA, avec son projet e-HKD, a déjà pris des mesures pour tester diverses applications et divers usages de MNBC. Cette collaboration avec la BDF permettra de tester davantage les capacités de la plateforme DL3S dans un contexte international, explorant ainsi de nouvelles voies pour améliorer les paiements transfrontaliers.
Alors que les cryptomonnaies gagnent du terrain à travers le monde, les états se mettent en ordre de bataille pour préparer leur régulation et faire faire le grand saut à leur monnaie numérique de banque centrale. Cependant, cette proximité accrue avec Hong Kong, située en plein cœur de la sphère d’influence chinoise, soulève des questions. En effet, la Chine a été l’une des premières grandes économies à développer et tester une monnaie numérique, le yuan numérique. Cette collaboration pourrait être perçue comme une manière indirecte de se rapprocher des infrastructures financières chinoises, posant des défis en termes de souveraineté numérique, de compétitivité économique et de libertés individuelles.