HyperFund : une fraude crypto à 1,9 milliard de dollars qui avait un acteur comme PDG
Hyperfraude. Parfois, les mensonges les plus gros sont ceux qui passent le mieux. Et autant dire que dans le secteur des cryptomonnaies, certains ne se gênent pas pour mettre la barre très (très) haut. Car l’esprit critique exercé par les investisseurs est bien souvent inversement proportionnel à la volonté de s’enrichir rapidement. C’est la raison pour laquelle l’arnaque connue sous le nom de HyperFund – mais également HyperVerse et HyperTech – a réussi l’exploit de lever 1,9 milliard de dollars sur du vide. Mais les trois organisateurs présumés de cette « pyramide marketing de Ponzi à plusieurs niveaux » viennent d’être officiellement inculpés par la SEC des États-Unis.
HyperFund : un « niveau de fraude présumée stupéfiant »
La période actuelle est certainement la meilleure pour aborder ce genre de sujets. Car si le marché des cryptomonnaies poursuit sa tendance haussière, les esprits vont s’échauffer au même rythme que la vigilance va baisser. Et c’est précisément à ce moment-là que des arnaques avec un « niveau de fraude stupéfiant » peuvent s’insinuer.
C’est, en effet, de cette manière que le procureur américain du Maryland, Erek Barron, a qualifié le cas du scam international HyperFund. Ce dernier également distillé sous les noms HyperVerse et HyperTech histoire de suivre toutes les tendances.
« Le niveau de fraude présumée ici est stupéfiant. Qu’il s’agisse d’une fraude à la cryptomonnaie ou de toute autre fraude financière, si cela semble trop beau pour être vrai, c’est probablement le cas. Ce bureau et nos partenaires chargés de l’application des lois tiendront les auteurs responsables de ces stratagèmes frauduleux et d’autres. »
Erek Barron
Car le ministère de la Justice (DoJ) vient de lancer une procédure pénale contre trois personnes impliquées dans ce « stratagème de Ponzi », implanté entre Dubaï, Miami et le territoire du Maryland. Un écosystème DeFi censé reverser des rendements importants et être enregistré à la bourse de Hong Kong. Mais sa durée de vie – très saisonnière – aura finalement été identique au déroulé du dernier marché haussier. C’est-à-dire entre juin 2020 et mai 2022.
De faux rendements… et un acteur pour jouer le rôle de PDG
Une action civile initiée par la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, dans un dossier officiel déposé le 29 janvier. Cela contre le cofondateur présumé de cette arnaque et deux de ses acolytes, présentés comme des promoteurs. Avec un préjudice actuellement estimé à 1,89 milliard de dollars au total.
Mais le plus surprenant dans cette affaire est le degré de tromperie organisée de cette fraude à portée internationale. Car, comme l’explique la SEC dans son dossier d’accusation, même le PDG de cette entreprise « était un acteur jouant le rôle d’un personnage fabriqué ». Et que dire des rendements journaliers improbables (entre 0,5 % et 1 %) promis aux investisseurs. Pas grand-chose, puisque les retraits seront bloqués dès juillet 2021.
Pourtant, toutes les alertes clignotaient déjà depuis très longtemps…
« La campagne promotionnelle d’HyperFund aurait fait diverses fausses déclarations, notamment selon lesquelles les investisseurs qui achetaient des « adhésions » à HyperFund recevraient entre 0,5 % et 1 % par jour en récompenses passives jusqu’à ce que l’entreprise double ou triple l’investissement initial de l’investisseur. »
Ministère de la Justice
Les membres de cette arnaque à grande échelle risquent jusqu’à 5 années de prison ferme, s’ils sont reconnus coupables. Mais pour le moment, le cofondateur d’HyperFund – originaire d’Australie – se trouve à Dubaï. Peut-être car il traine déjà des casseroles dans son pays natal, suite à une enquête pour fraude liée à l’effondrement de sa société Blockchain Global, en 2021. Une affaire dans laquelle il manquerait 58 millions de dollars dus à ses créanciers…