Christine Lagarde : l’euro numérique ne remplacera pas le cash
Vers l’euro numérique – Christine Lagarde s’est adressée en début de semaine à l’Assemblée parlementaire franco-allemande. La présidente de la Banque centrale européenne a précisé sa vision de l’euro numérique.
La monnaie numérique européenne : un complément au cash
L’Assemblée parlementaire franco-allemande est une institution binationale, comportant 50 membres du Bundestag et 50 membres de l’Assemblée nationale. Lors de son discours du lundi 21 septembre, Christine Lagarde a tenu à rassurer son auditoire.
Watch live: President Christine Lagarde addresses an online meeting of the Franco-German Parliamentary Assembly https://t.co/ZLCHh2Tlyw pic.twitter.com/zvXn8OqWxA
— European Central Bank (@ecb) September 21, 2020
« L’Europe sera forgée dans les crises, et sera la somme des solutions adoptées pour ces crises. » Jean Monnet
Ainsi, selon Christine Lagarde, la crise du COVID-19 est une opportunité pour renforcer l’Union européenne. Après avoir fièrement défendu le pandemic emergency purchase programme (PEPP), c’est-à-dire l’injection de 1350 milliards d’euros de liquidités dans le système, la présidente de la Banque centrale a donné sa vision de la future CBDC européenne.
Elle assure que l’Europe bénéficiera grandement de l’arrivée d’une monnaie numérique.
« Nous explorons les avantages, les risques et les défis opérationnels liés à l’introduction d’un euro numérique. »
Cette monnaie numérique de banque centrale ne remplacera pas l’argent liquide. Elle en sera un complément et concurrencera les cryptomonnaies.
« Un euro numérique pourrait être un complément, et non un substitut, des espèces. Il pourrait offrir une alternative aux monnaies numériques privées et garantir que la monnaie souveraine reste au cœur des systèmes de paiement européens. »
La course aux monnaies numériques de banques centrales
L’Union européenne avance prudemment, malgré la pression de la Banque centrale hollandaise. En effet, les questions de la cybersécurité et de la protection des données ne seront pas éludées.
En juillet, la Banque de France a annoncé la liste des 8 candidats retenus pour ses expérimentations sur l’euro numérique.
Et comme nous l’avons appris plus tôt en septembre, Forge, la filiale de la Société Générale dédiée aux titres financiers numériques (security tokens) a choisi la blockchain française Tezos pour mener ses tests.
Les marchés attendaient sans doute l’annonce d’un assouplissement quantitatif de plus. Ils devront se contenter d’un taux négatif à – 1% pour les banques. La CBDC européenne sera l’occasion de renforcer les systèmes de paiements au sein de l’Union, selon Lagarde. Ainsi, « la pandémie est l’occasion d’accélérer la mise en place d’un Marché Numérique Unique (Digital Single Market). »
Ce discours sur la monnaie numérique de banque centrale à l’européenne fait écho aux déclarations de la Banque populaire de Chine. En tant que première économie à avoir traversé la crise, la Chine a ralenti les rotatives de sa planche à billets et compte déployer sa CBDC au plus vite.