Cette cryptomonnaie rend fous les hébergeurs et fait s’envoler le prix des disques durs… mais elle lève 65 millions de $ !
Une levée de fonds cosmique ? – La problématique de la consommation énergétique de Bitcoin est devenue l’un des sujets les plus débattus de l’écosystème des actifs numériques. Entre la production de bitcoins éco-responsable et les diverses interventions d’Elon Musk sur le sujet, cette thématique est devenue un enjeu crucial pour bon nombre d’acteurs, dont Chia Network. Pour rappel, Chia Network est une plateforme de smart contracts qui met en avant un mécanisme de consensus alternatif, visant à réduire la consommation énergétique des réseaux blockchains.
« Bitcoin ressemblerait à Chia s’il avait été conçu avec les acquis des 13 dernières années »
La proposition de valeur du réseau Chia est toute entière contenue dans son mécanisme de consensus unique : la preuve d’espace et de temps – (proof of space and time). Cette méthode de consensus est supposée offrir une efficience énergétique supérieure à celle de la preuve de travail (proof of work), car elle n’est pas basée sur la dépense énergétique pour maintenir le réseau, mais plutôt sur la capacité à conserver des données en mémoire.
Afin de farmer des jetons Chia (XCH), les participants au réseau vont réserver une partie de leur espace de stockage, les « parcelles » (ou plots) afin d’être sélectionnés comme validateurs. Un nouveau bloc est créé toutes les 18 secondes et la probabilité qu’une personne remporte le bloc est déterminée en fonction des ressources de stockage disponible d’un farmer.
Un tour de table à 61 millions de dollars
Chia Network a été fondée en 2017 par le créateur de BitTorrent, Bram Cohen, et a levé 3,3 millions de dollars lors d’une levée d’amorçage mené par Andreessen Horowitz en 2018.
Avec cette seconde levée de fonds d’un montant de 61 millions de dollars, Chia vient de doubler sa valorisation, en amont du lancement de sa plateforme. La société basée à San Francisco a été valorisée à environ 500 millions de dollars lors du tour de table, mené une nouvelle fois par Andreessen Horowitz.
Selon les informations de Bloomberg, Chia envisage sérieusement une introduction en Bourse dès 2021 et n’exclut pas le recours à un Special Purpose Acquisition Company (SPAC) pour faire son entrée sur le marché des actions.
Toutefois, le modèle de Chia suscite déjà des inquiétudes :
« Au lieu de produire du dioxyde de carbone, Chia produit de grandes quantités de déchets électroniques – des métaux rares, assemblés en composants informatiques coûteux, qui deviennent en quelques semaines des déchets toxiques pratiquement impossibles à recycler. »
David Gerard, auteur de « Chia Is a New Way to Waste Resources for Cryptocurrency »
Depuis l’annonce du lancement prochain de la plateforme Chia, les crypto-enthousiastes se sont rués sur les disques durs avec d’importantes capacités de stockage. En effet, la Bank Of America rapporte déjà des pénuries de disques durs dans certaines régions d’Asie du Sud-Est et une augmentation de près de 10 % du cours de l’action de Western Digital, un des constructeurs de disques durs les plus célèbres.
La problématique de l’utilisation des énergies fossiles ou des composants que nous ne savons pas encore recycler semble maintenant s’entendre du secteur des véhicules électriques à celui des actifs numériques. Dans cette optique, Chia Network réussira-t-elle à jouer la carte de la crypto écolo-friendly ? Ou sera-t-elle aussi pointée du doigt à cause de sa consommation énergétique ?