Bitcoin et les cryptomonnaies en pleine prise d’otages – Les ramsomwares en questions

Souche crypto virale – Début janvier 2022, les services publics d’Albuquerque du Nouveau-Mexique, aux Etats-Unis, entament l’année avec une paralysie partielle de leurs services informatiques suite à une attaque par ransomware. L’année débute mal pour la cryptosphère sachant que les rançons sont souvent versées en cryptomonnaies. Au vu de cette attaque qui survient très tôt en 2022, le montant des rançons cryptos versées cette année dépassera-t-il celui de l’année dernière ?

Les rançons cryptos en augmentation

Un rapport du 10 février 2022 de Chainalysis estime que le montant total des paiements de ransomware en cryptomonnaies durant l’année 2021 s’élève à au moins à 602 millions de dollars. La valeur réelle totale des rançons payées pourrait cependant selon la société d’analyse blockchain, dépasser les 692 millions de dollars, soit le montant total des paiements de ransomware en cryptomonnaies au cours de l’année 2020.

Sur quels fondements repose cette dernière estimation revue à la hausse ? Chainalysis évoque « des preuves secondaires » et les « revenus des ransomwares au cours du premier semestre 2021 » supérieurs à ceux de la même période durant l’année précédente, pour avancer cette hypothèse d’un chiffre supérieur à 692 millions de dollars.

Outre ces montants, 2021 a également « fait mieux » que 2020 en terme de taille moyenne de rançons cryptos payées. Cette dernière a en effet atteint un record de 118 000 $ l’année dernière, contre 88 000 dollars en 2020, un chiffre en hausse de 26 % en un an.

Cette taille moyenne plus importante traduirait la stratégie de « chasse au gros gibier » utilisée de plus en plus par les souches de ransomwares, ciblant les grandes organisations.

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Une souche plus active : Conti mène la danse des ransomwares cryptos

Au moins 140 souches de ransomwares ont reçu des paiements en cryptomonnaies en 2021, soit 21 de plus qu’en 2020 et 61 de plus qu’en 2019.

Conti, qui serait basé en Russie, était la souche de ransomware la plus active l’année dernière, encaissant près de 200 millions de dollars en cryptomonnaies. Les revenus de Conti proviennent en majorité de la vente de son programme en tant que service à des affiliés.

Conti a été actif tout au long de 2021, se démarquant ainsi du modèle suivi par la plupart des souches qui ne fonctionnent que pendant une période limitée, 60 jours en moyenne en 2021, soit 2,8 fois moins qu’en 2020 avec sa moyenne de 168 jours. Ces souches deviennent ensuite dormantes pour réapparaître plus tard sous un nouveau nom.

Pour mieux illustrer cette domination de Conti sur le terrain des ransomwares, il faut noter que même les revenus de 2021 de l’organisation Darkside sont largement inférieurs à ceux de la souche. Darkside avait pourtant réussi à prendre en otage le Colonial Pipeline, exigeant le paiement d’une rançon en bitcoin (BTC). Ses revenus s’élèvent néanmoins à « seulement » 100 millions de dollars en cryptomonnaies, soit environ la moitié de ceux de Conti.

Au-delà des motivations pécuniaires, les attaques par ransomware ont également des objectifs non-financiers. Chainalysis évoque des buts géopolitiques : « la tromperie, l’espionnage, l’atteinte à la réputation et la perturbation des opérations du gouvernement ennemi ». Ces attaques ternissent malheureusement l’image des cryptomonnaies. A la blockchain de la redorer en prouvant une énième fois qu’elle est capable de fournir les informations permettant de suivre à la trace les transactions illégales de bitcoin ou d’altcoin, et d’aider ainsi à l’arrestation des personnes impliquées.

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