Bitcoin : Les crypto bros sont-ils des psychopathes ?
Cryptopathe. Le marché des cryptomonnaies exacerbe toutes sortes de haines et de remontrances à son encontre. Cela qu’il s’agisse des gouvernements bien décidés à les encadrer, ou d’individus lambda qui « n’aiment pas le binecogne. » Il faut néanmoins bien admettre qu’avec le succès des memecoins et les hacks à répétition qu’il subit, cet écosystème se fait également la réputation qu’il mérite. Un terreau fertile pour les universitaires en quête d’études à mener. Comme par exemple avec ces chercheurs de Toronto qui estiment que les détenteurs de cryptomonnaies sont plus susceptibles que la moyenne d’être des psychopathes. Et ce n’est pas l’économiste Steve Hanke qui va venir dire le contraire…
Cryptomonnaies et psychopathie : une association récurrente
Ce n’est pas la première fois que les détenteurs de cryptomonnaies sont comparés à des psychopathes. Mais ce trait de caractère est souvent considéré à tort comme à vocation essentiellement criminelle. Un peu sur le modèle hautement caricatural du film Rain Man pour les autistes, dans les années 90.
Pourtant, selon les données d’une récente étude menée par l’American Psychological Association, « environ 1,2 % des hommes adultes et 0,3 à 0,7 % des femmes adultes aux États-Unis sont considérés comme présentant des niveaux cliniquement significatifs de traits psychopathiques. »
Mais l’étude qui nous intéresse dans le cas présent provient de l’Université de Toronto. Cette dernière menée après de 2001 adultes américains afin de poser un examen des « caractéristiques politiques, psychologiques et sociales des investisseurs en cryptomonnaies. » Et sa conclusion pointe vers des « personnalités issues de la tétrade sombre », au sein de laquelle figure la psychopathie. Une spécificité neurologique dont les principaux signaux connus sont un manque d’empathie et une capacité à gérer ses émotions en toutes circonstances.
Et lorsque l’on sait que le principal point faible d’un trader – surtout crypto – est son incapacité à rester imperturbable face aux aléas du marché, on comprend un peu mieux l’orientation de cette enquête sur le sujet. Doit-on pour autant tirer des conclusions trop hâtives ? L’économiste Steve Hanke aurait dû se poser la question…
Propriétaires de cryptomonnaies = psychopathes ? Pas si sûr
L’étude mentionnée date de 2022. Mais les propos à l’origine de cet article sont quant à eux issus d’une récente remarque de l’économiste Steve Hanke à propos de l’écosystème des cryptomonnaies. Une publication sur X dont le préambule manque un peu de pensée analytique et scientifique. Car le diagnostic est sans appel : « Propriétaires de cryptomonnaies = psychopathes. »
« Des chercheurs de l’Université de Toronto ont découvert que les détenteurs de cryptomonnaies affichent des niveaux inférieurs de pensée analytique et scientifique et sont plus susceptibles de présenter une psychopathie que la population générale. »
Steve Hanke
Est-ce une mauvaise chose ? Pas nécessairement. Ce qui l’est moins est de cataloguer et de pointer du doigt des individus pour leurs spécifiés neurologiques, fussent-elles cinématographiquement macabres. Et répandre ce genre de publication sans y associer les nuances nécessaires démontre un manque d’empathie évident de l’auteur.
Peut-être serait-il plus intéressant de chercher la proportion de personnalités créatives, innovantes et ouvertes à la liberté dans l’écosystème des cryptomonnaies. Au moins avant de les placer en garde à vue, comme vient de le faire la France avec le fondateur de Telegram, Pavel Durov. Car il existe également des psychopathes en dehors du secteur des cryptomonnaies…