Les banques détestent le Bitcoin et les cryptomonnaies – En Corée du Sud, les exchanges font la grimace

Les exchanges propulsés dans un ravin – Lors du dernier sell-off, Bitcoin a brièvement atteint le niveau des 30 000 dollars. Pourtant, ce niveau de prix n’a pas été atteint en Corée du Sud. Bitcoin se négocie généralement à un prix supérieur dans le pays. La principale raison derrière ce que l’on nomme le « Kimchi Premium » est l’isolement des exchanges coréens du fait d’une combinaison de lois particulièrement strictes qui exclut les étrangers des exchanges nationaux. Ainsi, le cadre réglementaire coréen va malheureusement encore se durcir dans les mois qui viennent.

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En Corée du Sud comme en France, les banques font barrage

Selon les dernières données sur la Corée du Sud, le pays regrouperait plus de 200 courtiers en actifs numériques, pour une population de 51 millions de personnes, dont plus d’un tiers utilisent des crypto-actifs. En mars 2020, le pays a annoncé une refonte du cadre législatif relatif aux devises numériques. La nouvelle loi impose donc aux exchanges de nouer un partenariat avec une banque coréenne agréée.

Graphique du Kimchi Premium et du prix du Bitcoin montrant que Bitcoin se négocie généralement plus cher en Corée du Sud
Graphique du Kimchi Prenium et du prix du Bitcoin – Source : CryptoQuant

L’objectif est de vérifier l’identité des clients, en liant les comptes d’exchanges à des comptes bancaires en nom propre. Dès l’adoption de la loi, le législateur a fixé septembre 2021 comme date limite de mise en conformité. Toutefois, malgré la date butoir qui arrive à grands pas, la majorité des exchanges ne sont toujours pas en règle.

En effet, les banques craignent que l’ouverture de comptes ne les rende responsables des éventuels délits de blanchiment d’argent réalisés par les utilisateurs.

Un marché crypto saturé

Le marché sud-coréen est dominé par 4 exchanges : Upbit, Bithumb, Korbit et Coinone. Ce quatuor ne devrait pas avoir de souci, puisque ces exchanges ont noué des partenariats avec des banques de premier rang dès 2020. Néanmoins, les plateformes de taille plus modeste risquent de fermer leurs portes, ne serait-ce que temporairement. Face à cette inquiétude, le CEO de Foblgate, le cinquième, plus important exchange du pays a déclaré à ce sujet :

« Nous sommes confrontés à une crise existentielle. Nous voulons légitimer notre activité, mais les banques sont réticentes à nous ouvrir des comptes en nom propre. »

Lee Chul-ie, CEO de Foblgate

En revanche, cet avis n’est pas partagé par tous les observateurs, car le nombre d’exchanges dans le pays est manifestement disproportionné par rapport à sa population. Il n’y a absolument aucun avantage à avoir accès à plusieurs dizaines d’exchanges.

« Le marché est saturé avec trop de plateformes d’échange. L’enregistrement officiel est nécessaire pour assainir le marché, même s’il pourrait y avoir une confusion à court terme. »

Hwang Seiwoon, chercheur au Korea Capital Markets Institute

La situation des exchanges en Corée du Sud fait nécessairement penser au contexte français. En effet, l’AMF demande aux prestataires de services sur actifs numériques d’ouvrir un compte en banque avant de s’enregistrer auprès d’elle. Or, les banques refusent d’ouvrir des comptes aux entreprises mentionnant les crypto-actifs dans leur objet social. Résultat : elles sont bloquées et dans l’incapacité de proposer leurs services.

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Thomas G.

Financier et juriste, je suis passionné par les cryptomonnaies depuis leur apparition sur le Deepweb. Fervent supporter du Bitcoin, je suis convaincu que les devises numériques joueront un rôle déterminant dans l'avenir de nos sociétés. Je m'intéresse tout particulièrement aux aspects financiers et législatifs des cryptomonnaies.