L’arnaque à 3,5 milliards d’euros – Les victimes de OneCoin s’adressent au Parlement européen
Une aventure loin d’être terminée – L’affaire Onecoin est l’une des plus grosses fraudes de la cryptosphère. Son chiffre d’affaires est évalué à 3,5 milliards d’euros, avec plus de 3 millions de victimes dans le monde. La plupart des dirigeants ont désormais disparu ou ont été arrêtés. Les victimes lancent aujourd’hui une pétition.
OneCoin : tous concernés ?
Les victimes de OneCoin rejettent, dans une certaine mesure, la faute sur l’Europe, notamment le Royaume-Uni (avant le Brexit). En effet, le pays est accusé de proposer des structures qui encouragent les arnaques en cryptomonnaies. Les escrocs ont, par exemple, pris l’habitude d’enregistrer leurs sites sous le nom de domaine « .io », sous le contrôle du ministère britannique des Affaires étrangères.
L’avocat des victimes, Jonathan Levy, explique que le gouvernement britannique est conscient de ces pratiques. Pourtant, rien n’est fait pour atténuer le problème. De plus, OneCoin a été enregistré à partir de ccTLD.eu, qui est attribué par la Commission européenne elle-même.
Certains États ont pourtant mis en garde quant au risque que pouvait représenter OneCoin. Plusieurs enquêtes ont même été ouvertes. Outre les États, des investisseurs ont fortement déconseillé d’investir dans ce projet, qui manquait clairement de transparent.
La création d’un fonds de compensation
Les victimes d’Onecoin ont rejoint un consortium qui souhaite que le Parlement européen examine une pétition demandant la création d’un fonds d’indemnisation. L’objectif du groupe est de créer un fonds visant à dédommager les arnaques actuelles et prévenir celles futures. Les utilisateurs eux-mêmes alimenteraient ce fonds. Ceux-ci devraient payer 0,0001 centime pour chaque euro dépensé dans les cryptomonnaies.
Ce projet soulève néanmoins plusieurs questions, au niveau réglementaire et idéologique. Une telle mesure reviendrait à considérer les investisseurs comme des agents irresponsables et incapables de différencier une arnaque d’un projet viable.
Bien que largement démocratisé, le marché des cryptomonnaies reste en développement et les risques de pertes sont à considérer. Les États ne cessent d’ailleurs de mettre en garde les « investisseurs du dimanche ». En décembre 2016, la Banque centrale hongroise avait, par exemple, averti que OneCoin avait tout l’air d’un système pyramidal.
En 2019, la Commission européenne avait conseillé au consortium de « chercher recours auprès de votre système judiciaire national ». Une tentative relativement évidente pour classer l’affaire. Pourtant, avec le soulèvement actuel des victimes, l’affaire risque d’être de nouveau mouvementée. À suivre de près !