L’Amérique de Trump lance sa réserve en Bitcoin et l’Europe s’adapte au règlement MiCA – Rétro Crypto 2025
Les US encore et toujours. Mars 2025 a été un mois décisif, caractérisé par l’intégration croissante des actifs numériques dans les sphères de la géopolitique, du droit et de la finance d’entreprise. Les décisions prises à Washington et les évolutions réglementaires en Europe confirment que la cryptomonnaie est désormais traitée comme un actif stratégique majeur. La récap’ du jour se concentrera sur quatre développements clés : la nouvelle politique de réserve en crypto des États-Unis, la conclusion attendue du procès Ripple contre la SEC, la poursuite de l’adoption par les entreprises cotées et l’impact immédiat du règlement MiCA en Europe.
- Les États-Unis ont établi une réserve stratégique nationale en cryptomonnaies, incluant le bitcoin, l’ethereum, solana, xrp et cardano, marquant une avancée historique dans la reconnaissance des actifs numériques.
- Le procès entre Ripple et la SEC a connu un tournant décisif avec l’abandon par la SEC de son appel, clarifiant ainsi le statut du XRP et renforçant la sécurité juridique de l’industrie crypto.
Les États-Unis officialisent leur réserve stratégique Bitcoin et crypto
Le développement le plus marquant du mois est évidemment la signature, par le président Trump, d’un décret historique établissant une réserve stratégique nationale en cryptomonnaies. Cette initiative vise à positionner les États-Unis face aux menaces économiques globales et à sécuriser la souveraineté financière du pays selon les déclarations des uns et des autres.
La réserve annoncée est multiactifs, incluant le BTC, l’ETH, SOL, XRP et ADA. Cette ouverture aux altcoins a généré des débats, notamment de la part des maximalistes qui estiment que seul le bitcoin possède la neutralité et la résistance nécessaires pour une telle réserve.
Il est important de noter que le gouvernement américain possédait déjà, avant ce décret, environ 198 109 BTC, principalement saisis lors d’opérations judiciaires. En parallèle de l’action fédérale, des États comme le Texas ont adopté des lois pour établir leurs propres réserves stratégiques en bitcoins, témoignant d’un mouvement d’adoption étatique. La sénatrice Cynthia Lummis a également déposé un projet de loi visant à légiférer au niveau fédéral.

Le procès Ripple vs. sec : un dénouement réglementaire
Le long et médiatisé contentieux opposant Ripple Labs à la SEC (Securities and Exchange Commission) a enfin connu un tournant majeur et décisif en mars : la SEC a officiellement abandonné son appel concernant la classification du XRP comme titre financier pour les ventes secondaires (ventes sur les plateformes aux investisseurs de détail).
Cette décision est largement perçue comme une victoire pour Ripple et pour l’industrie crypto dans son ensemble. Elle clarifie le statut du XRP pour une large partie du marché, distinguant les ventes institutionnelles des ventes secondaires. L’abandon de l’appel met potentiellement fin à l’une des plus grandes guerres réglementaires de l’histoire du secteur, ouvrant la voie à une meilleure sécurité juridique pour de nombreux autres projets. Le marché avait déjà partiellement anticipé cette issue, mais la confirmation officielle a renforcé le sentiment d’optimisme généralisé.

L’adoption du bitcoin en trésorerie d’entreprise s’accélère
Le mouvement d’intégration du bitcoin comme actif de réserve s’est intensifié en mars, avec plusieurs entreprises cotées annonçant des acquisitions importantes :
- Gamestop (GME) : le détaillant a également rejoint ce mouvement en annonçant l’ajout de bitcoin à ses réserves de trésorerie. Cette nouvelle a eu un impact significatif, provoquant un bond de l’action GME et une spéculation intense autour des memecoins associés à l’entreprise.
- Strategy : la société de Michael Saylor a franchi un jalon symbolique en dépassant le seuil des 500 000 BTC dans sa trésorerie, consolidant sa position de leader mondial des Bitcoin Treasury Companies. Elle a d’ailleurs changé de nom au mois de février, abandonnant le Micro pour se concentrer sur sa Strategy 100 % Orange.
- Metaplanet : l’entreprise japonaise a poursuivi sa stratégie bitcoin-first en annonçant l’achat de 150 BTC supplémentaires et l’émission d’obligations pour financer de futures acquisitions.
Ces acquisitions successives témoignent de la reconnaissance croissante du Bitcoin comme une couverture contre l’inflation et un actif stratégique de long terme par le secteur financier traditionnel.

Crypto en Europe : MICA et la pression sur les stablecoins
En Europe, l’entrée en vigueur du règlement MiCA (Market in Crypto Asset) continue d’engendrer des conséquences immédiates et structurantes. Le règlement vise à créer un cadre légal harmonisé, mais il pose des défis significatifs. On estime qu’une proportion importante des acteurs crypto (jusqu’à 75 % selon certaines prévisions) pourrait ne pas être en mesure de s’y conformer.
Le point de friction principal concerne les stablecoins adossés au dollar américain. L’Europe exprime la crainte que la domination de ces stablecoins mette en péril sa souveraineté monétaire. L’ESMA (autorité européenne des marchés financiers) a clarifié les exigences réglementaires, poussant des plateformes majeures comme Binance à annoncer le délistage des stablecoins non conformes à mica.
En parallèle, le projet d’euro numérique de la Banque centrale européenne (BCE) continue de rencontrer une forte résistance de la part des populations. Cependant, dans le paysage continental frustrant, on observe des initiatives nationales positives, comme le lancement de l’INBI (Institut National du Bitcoin) en France, visant à former et à promouvoir l’adoption locale du BTC.
Mars 2025 aura marqué une étape significative vers la maturité réglementaire du secteur crypto. L’engagement des États-Unis en faveur d’une réserve stratégique, le dénouement positif du procès Ripple, et la poursuite de l’adoption par les grandes entreprises sont des signaux forts d’intégration. En Europe, MiCA crée des tensions, mais pose les bases d’un cadre clair, bien que strict. Rendez-vous en avril pour la suite de notre récap’ où il sera notamment question des hackers la Corée du Nord qui font trembler le monde entier !