Guerre civile sur Aave ? La gouvernance du protocole DeFi s’embrase
Le coup d’état de Noël. Alors que la plupart des mortels s’apprêtent à s’empiffrer de dinde, le protocole Aave a décidé de servir un plat bien plus épicé : une crise de gouvernance digne des meilleures tragédies grecques. Ce qui devait être une simple clarification sur la propriété de la marque s’est transformé en un véritable guerre civile sur la DeFi. Entre un fondateur qui veut passer en force et une communauté qui crie au loup, l’ambiance est plus proche du bunker que du réveillon.
- Le protocole Aave a été secoué par une crise de gouvernance épique, comparable à une tragédie grecque.
- Un vote précipité sur la propriété de la marque Aave a déclenché des tensions, révélant une fracture entre le fondateur et la communauté.
Un vote au pas de charge : La méthode forte de Stani Kulechov
Tout a dérapé lorsque la proposition concernant le contrôle des actifs de la marque Aave (domaines, réseaux sociaux, IP) a été propulsée vers un vote Snapshot. Le problème ? Selon les délégués, la discussion était loin d’être terminée. Stani Kulechov, le cerveau derrière Aave, a balayé les critiques d’un revers de main, affirmant que « la communauté est prête à décider ».
Marc Zeller, figure de proue de l’Aave Chan Initiative (ACI), n’a pas mâché ses mots en qualifiant cette manœuvre de « tentative d’OPA hostile » de la part d’Aave Labs. Pour lui, choisir la période des fêtes, moment où les grands investisseurs ont les yeux rivés sur les pistes de ski plutôt que sur leurs wallets, est une stratégie délibérée pour limiter la participation.
« Nous reconnaissons que Aave a unilatéralement soumis la proposition à Snapshot sans discussion préalable, sans consensus clair et sans l’accord de eboadom Nous avons publié notre position en réponse à cette ingérence sans précédent dans le processus de gouvernance de la DAO. Un résultat désastreux qui aurait pu être entièrement évité. »
Trahisons, baleines en déroute et perte de confiance
Le coup de grâce est venu d’Ernesto Boado, l’ancien CTO du protocole. Son nom figurait sur la proposition, mais il a publiquement désavoué le processus sur X, déclarant que le vote avait été lancé sans son consentement. « Ce n’est pas, dans l’esprit, ma proposition », a-t-il lâché, dénonçant une rupture du code de confiance.
Le marché, qui a horreur du vide, et encore plus du désordre, a réagi au quart de tour. Une baleine (probablement lassée par ces enfantillages) a largué pas moins de 230 350 jetons AAVE (environ 38 millions de dollars) en quelques heures. Résultat des courses ? Une chute du cours, ramenant le jeton sous les 160 dollars.
Cette crise soulève une question fondamentale pour 2026 : qui possède réellement un protocole « décentralisé » ? Si une entité comme Aave Labs peut court-circuiter les processus de discussion pour garder la main sur la marque, la promesse du Web3 en prend un sacré coup dans l’aile. Entre la volonté de puissance des fondateurs et le besoin de transparence de la DAO, le divorce semble consommé. Une chose est sûre : chez Aave, la trêve des confiseurs n’aura pas lieu cette année. Affaire à suivre sur Le Journal du coin.