Cryptos, Polymarket et sondages : Le grand n’importe quoi à 3 semaines des élections
La confusion règne. A seulement trois semaines d’un scrutin qui s’annonce très serré, bien malin qui peut donner le nom du 47ᵉ Président des Etats-Unis d’Amérique ! La candidate Démocrate Kamala Harris est en tête dans les sondages traditionnels alors que Donald Trump a les faveurs des parieurs de Polymarket et cette situation entraine une grand confusion chez les observateurs et dans les deux camps.
On fait le point sur tout ça en essayant de garder la tête froide à seulement vingt jours du vote.
Si Polymarket et les sondages ne sont pas d’accord, alors qui a raison ?
Sur le site Polymarket qui propose tous types d’évènements sur lesquels on peut parier, la question de savoir qui sera élu le 5 novembre prochain passionne les foules avec pas moins d’1,92 milliard de dollars engagés !
Après avoir été au coude-à-coude pendant des semaines, le candidat Républicain a pris une avance certaine cette semaine et il affiche maintenant une position confortable avec 60,5% de chance de gagner contre 39,3% pour son adversaire Démocrate. Avec 21,2 points d’avance, Donald Trump est donc donné gagnant par les parieurs de Polymarket.
Cependant, si on observe les sondages plus traditionnels réalisés par les professionnels du secteur, la tendance est tout autre. Kamala Harris devancerait l’ex-Président de 2,4 points avec respectivement 48,5 et 46,1% d’intentions de vote ce qui remet en question la pertinence des prédictions des parieurs sur Polymarket. Ou pas. Car après tout, qui est le plus proche de la réalité ?
Donald Trump est largement en tête sur Polymarket
Impossible à cette heure de donner une réponse définitive mais plusieurs éléments de réponse sont à prendre en compte alors que la plus grande confusion règne à la fois dans les états majors des candidats et chez les observateurs de la politique américaine.
Tout d’abord il convient de rappeler que le vote Trump a souvent été sous-estimé par les sondeurs nationaux comme ce fut le cas en 2016 et en 2020. Il pourrait donc y avoir un vote caché pour le Républicain qui échapperait aux instituts de sondages et qui donnerait donc raison à Polymarket.
Dans le même temps, les experts de chez Bernstein se sont demandés si les déclarations pro-crypto du candidat Républicain auraient pu influencer les paris de la communauté en sa faveur, mais pour eux, la réponse est non. Les personnes qui ont mis de l’argent sur la victoire de M. Trump l’aurait fait avec leur raison et non avec leur cœur, ont conclu ces fins observateurs du marché.
Les limites du site de prédiction et ses possibles dérives
A la lumière de ces quelques éléments, on pourrait donc conclure que les Républicains sont en passe de retourner à la Maison-Blanche mais d’autres réflexions récentes sur le comportement des parieurs sur Polymarket sèment le trouble.
En effet, quand on regarde précisément les positions importantes prises en faveur d’une victoire de Donald Trump, on s’aperçoit qu’un seul profil aurait pu à lui seul miser plus de 26 millions de dollars tout en cherchant à faire croire que plusieurs personnes étaient derrière ces paris.
Cela amène à légitimement se demander s’il ne s’agit pas d’un moyen comme un autre d’influencer les électeurs en faisant croire que le camp Républicain est en tête à seulement quelques semaines du scrutin. Mais à qui profite le crime dans ce cas là ?
En étant en tête sur Polymarket et donc en passe de virtuellement gagner, les supporters de Trump pourraient préparer psychologiquement leur camp à se mobiliser en cas d’une défaite en novembre. Ils pourraient ainsi accuser les Démocrates de leur voler la victoire comme en 2020 et dire « vous avez vu, on était en tête avant le scrutin ». Du côté de Kamala Harris, pousser Donald Trump en tête des paris pourrait être un moyen de mobiliser ses propres troupes en se positionnant comme outsider tout en décourageant les électeurs d’en face d’aller voter en leur faisant croire qu’ils sont largement en tête.
Comme vous pouvez le constater, tout le monde cherche la logique dans les évènements récents et les suspicions de manipulations vont bon train de chaque côté de l’échiquier politique américain. Qui aura le dernier mot entre Polymarket et les instituts de sondage ? Réponse dans 20 jours.