Kraken est obligé d’interdire Monero (XMR) en Union européenne pour se conformer à MiCA

Monero banni des crypto-bourses centralisées ? Les cryptomonnaies à anonymat renforcé, qui augmentent la protection de la vie privée, sont très mal vues par les États et leur besoin de surveillance permanent. Parmi ces cryptos, Monero (XMR) est celle avec la plus importante valorisation (market cap de près de 2,6 milliards de dollars). Après Binance en début d’année, c’est désormais l’exchange Kraken qui se voit contraint de retirer Monero de sa plateforme.

Monero ne sera plus autorisé sur Kraken à partir du 31 décembre 2024

Le très complexe et contraignant règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets) de l’Union européenne va pleinement entrer en vigueur le 30 décembre prochain, notamment pour les plateformes centralisées d’échange de cryptomonnaies (ou CEX). Et manifestement, certaines crypto-bourses ne perdent pas davantage de temps pour commencer à s’y conformer, et ne pas être elles-mêmes bannies de l’UE.

L’exchange Kraken vient ainsi de publier un avis signalant la fin du support de Monero pour les pays de l’Espace économique européen ou EEE (l’Union européenne + l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein). Ainsi, le 31 octobre 2024 à 16h heure française, toutes les paires de trading avec Monero seront stoppées. Quant aux retraits des XMR, ils resteront possibles jusqu’au 31 décembre à 16h heure française. Après cette date : « tous les clients détenant encore des XMR les verront automatiquement convertis en BTC (Bitcoin) par Kraken au taux du marché ».

« Après un examen approfondi et l’exploration de toutes les alternatives viables, nous avons conclu que nous n’avions pas d’autre choix que de retirer Monero (XMR) pour [les résidents de] l’Espace économique européen (EEE) en raison de changements réglementaires. (…) »

Communiqué de Kraken annonçant le retrait total de Monero

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Le départ du XMR des CEX est finalement « une bonne chose » pour son anonymat

Si, dans l’absolu, devoir retirer une cryptomonnaie d’une plateforme à cause d’interdictions réglementaires peut ne pas paraître agréable en termes de libertés, ce n’est pas forcément une si mauvaise chose pour Monero.

En effet, comme le fait remarquer Sylvain Saurel sur X (@ssaurel) une cryptomonnaie à anonymat renforcé, comme le XMR, « n’est pas destinée » à être échangée sur un CEX – c’est-à-dire une plateforme devant obéir à des obligations réglementaires, et qui est hypersurveillée par les régulateurs et autres scrutateurs de transactions comme Chainalysis.

« (…) [La présence du XMR sur des CEX] va à l’encontre de l’objectif de Monero, qui est de permettre à chaque utilisateur d’accéder à une monnaie numérique totalement intraçable. (…) La situation sera parfaite une fois que tous les CEX auront délisté Monero. C’est aussi la preuve que les sociétés de surveillance et d’analyse des blockchains, comme Chainalysis, ne peuvent pas percer les secrets de la blockchain Monero. »

Sylvain Saurel, compte X @ssaurel

En résumé, à chaque fois que Monero est retiré d’une crypto-bourse centralisée comme Binance ou Kraken, des transactions facilement identifiables disparaissent des radars. Compliquant tout autre traçage. Quant à la détestation de l’Union européenne pour l’anonymat et toutes les innovations technologies permettant de protéger la vie privée des utilisateurs, c’est une autre histoire et un autre problème. Il faut dire que même le Lightning Network de Bitcoin n’est pas assez « surveillable » au goût des fonctionnaires européens.

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Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.