Saga 2 dans la tourmente ? La société qui a conçu le smartphone de Solana est en faillite !
Plus personne ne répond chez OSOM. Depuis le mois de janvier dernier, les précommandes pour le nouveau smartphone Saga 2 allaient bon train sous l’effet de différents airdrops annoncés comme particulièrement lucratifs mais il se pourrait que tout s’arrête prématurément pour l’aventure téléphonique de Solana. En effet, l’entreprise qui a fabriqué le smartphone Saga et qui devait vraisemblablement s’occuper du Saga 2 semble en bien mauvaise posture selon certains sources proches du dossier. OSOM, c’est son nom, ferait face à de graves difficultés financières et la gestion de son PDG est pointée du doigt par l’ancienne responsable de la confidentialité. On fait le point sur l’affaire.
OSOM, la société qui a conçu le Smartphone Saga sur Solana est en grande difficulté financière
C’est le média Android Authority qui a révélé l’information le 31 août et qui affirme avoir eu accès au dossier judiciaire initié par l’ancienne Chief Privacy Officer – Responsable de la confidentialité – Mary Ross. Mais avant d’aller plus loin, voici un rapide résumé de ce qu’il s’est passé ces dernières années et tout commence en 2017 quand la société Essential commercialise un smartphone qui n’aura pas le succès escompté. Devant l’échec de ce produit et face aux critiques des milieux économiques, l’entreprise ferme ses portes mais de nombreux salariés décident de créer leur propre société en 2020 : OSOM Products. Cet acronyme signifie Out of sight, out of minds, soit loin des yeux, loin du cœur.
Jason Keats, le nouveau PDG embauche alors des grosses pointures du secteur pour lancer la start-up et notamment Mary Ross en 2021 pour s’assurer de la conformité de l’ensemble des opérations. En 2022, OSOM lance son premier smartphone Android soutenu par l’écosystème Solana appelé Saga qui rencontrera un certain succès. Mais derrière cette première réussite, se cache apparemment de nombreuses malversations que Mary Ross vient de dénoncer à la justice à travers un dossier déposé par ses avocats.
Une ancienne responsable de l’entreprise dénonce des malversations importantes du PDG
En citant plusieurs témoins et en se basant sur des documents internes à OSOM, Mary Ross souligne la mauvaise gestion financière du PDG . Elle affirme aussi même que Jason Keats aurait dépensé l’argent de la société pour payer son hypothèque personnelle, pour s’acheter plusieurs billets d’avion en première classe, pour assouvir sa passion pour les courses et il est même question de deux Lamborghini. Mary Ross déclare également que la mauvaise conduite de l’entreprise l’aurait amenée au bord du gouffre financier et elle cite notamment un accord jamais finalisé avec le géant du numérique HP.
Pour renforcer ses propres déclarations, elle cite l’ancien responsable marketing de OSOM, un certain M. Muller qui aurait fourni des documents internes pouvant faire office de preuves. Il aurait depuis, lui aussi, démissionné. Afin de prouver ce qu’elle avance, elle demande à la Cour un accès aux livres de comptes. En ce 2 septembre, les seules déclarations disponibles dans ce dossier émanent donc de l’ancienne responsable de la confidentialité, mais OSOM a tout de même souhaité réagir via un court communiqué :
« Nous sommes au courant des allégations bizarres d’un ancien employé et nous sommes impatients de les réfuter devant le tribunal. »
Porte-parole de OSOM s’exprimant dans un message à destination de la presse – Source : androidauthority.com
Si tout cela est vrai et que l’entreprise fait face à d’importantes difficultés financières, il se pourrait que la sortie du Saga 2 soit fortement contrariée, mais si tout ceci est dû à des malversations financières du PDG, cela est encore plus grave. Une réponse est bien évidemment attendue mais l’avenir de Jason Keats à la tête d’OSOM s’obscurcit passablement.
Ben Canton
Avec une formation en littérature et en langues, j’aime mêler l’analyse rigoureuse au goût des idées pour décrypter les grands enjeux économiques et (géo)politiques liés aux cryptomonnaies. Depuis 2019, j’écris pour le Journal du Coin, et je collabore également avec Tahiti Cryptomonnaie, où je me concentre sur des sujets comme le Bitcoin, les MNBC, la tokenisation des RWA et plus largement les mutations stratégiques du Web3. Lecteur passionné, curieux du monde et des rapports de pouvoir qui le structurent, je m’efforce de rendre ces thématiques accessibles à tous, avec une attention particulière pour les projets pensés pour le grand public.
