Airdrop crypto : 34 milliards de dollars distribués gratuitement
Cela ne fait aucun doute, la saison des airdrops bat son plein à travers l’écosystème crypto. Pour rappel, ces campagnes visent à récompenser les premiers utilisateurs d’un protocole en distribuant gratuitement des jetons à ces derniers. Un mécanisme qui aura changé de nombreuses vies avec des montants qui peuvent atteindre des sommets. Néanmoins, l’airdrop aura également modifié les méthodes et comportements des utilisateurs et des protocoles.
Airdrop : 34 milliards de $ d’argent magique
Le phénomène des airdrops n’est pas récent. En effet, en septembre 2020, la plateforme d’échange décentralisée Uniswap a ouvert le bal avec ce qui reste à ce jour le plus gros airdrop.
Effectivement, Uniswap a distribué la somme démentielle de 6,43 milliards de dollars en jetons UNI à ses utilisateurs. Face à l’engouement autour de la manœuvre et des répercussions marketing d’une telle distribution, de nombreux protocoles ont pris le pas.
Selon un rapport publié au mois de mars par Coingecko, les 50 plus gros airdrops ont distribué 26,6 milliards de dollars entre 2020 et décembre 2023.
Après Uniswap, nous retrouvons Apecoin avec 3,54 milliards de dollars distribués, dYdX avec 2 milliards de dollars et Arbitrum avec 1,96 milliard de dollars.
Depuis le début de l’année 2024, le phénomène se poursuit et les airdrops se multiplient. Ainsi, de nombreux protocoles ont distribué des millions, voire milliards de dollars à leurs utilisateurs. Nous pouvons, par exemple, citer l’airdrop de Wormhole ou celui d’EigenLayer.
Selon les calculs de nos confrères de TheBlock, les airdrops de 2024 amèneraient le total versé via des airdrops à 34 milliards de dollars.
Et c’est loin d’être fini ! Rien que la semaine prochaine, le protocole zkSync va distribuer ses jetons ZK à la communauté via un airdrop. Avec une valeur de prémarché de 0,3$/ZK, l’airdrop de zkSync est estimé à près d’un milliard de dollars.
Une tendance qui transforme les usages
Néanmoins, les airdrops de 2024 ne sont en rien comparables à ceux de 2020. En effet, l’airdrop est désormais utilisé comme un outil marketing par les protocoles. Par conséquent, ces derniers sont bien plus encadrés et la plupart du temps bien moins lucratifs. Dans certains cas, ces airdrops prennent la forme de campagne de farming déguisés. Ainsi, il est de plus en plus compliqué de séparer le grain de l’ivraie au milieu de tous ces airdrops.
Du côté des utilisateurs, les comportements ont également évolué. Ainsi, lors de l’airdrop d’Uniswap, les farmer d’airdrops n’existaient pas. Les utilisateurs ont été totalement surpris de voir ces milliers de dollars distribués gratuitement.
Désormais, les différents airdrops sont pris d’assaut par les farmers et pire les sybils. Pour rappel, le sybil est une pratique qui consiste à créer une multitude de wallets afin d’être éligible plusieurs fois au même airdrop.
Les protocoles tentent tant bien que mal à contrer cette pratique. Par exemple, LayerZero a mis en place un programme de délation, où les délateurs peuvent récupérer 10% de l’allocation des wallets sybils qu’ils détectent.
Renaud H.
Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.
