121 millions de dollars de blanchiment d’argent : Le cofondateur de BTC-e plaide coupable

Les vieux fantômes de la crypto. Mt.Gox, SilkRoad et maintenant BTC-e, les vieux dossiers de la crypto sont dépoussiérés les uns après les autres par la justice américaine qui fait un grand ménage dans ce que fut l’écosystème des premières années de la crypto mondiale. 2011, 2012, 2013, à cette époque-là, le petit monde de Bitcoin ressemblait plus que jamais à un Far West et certains en ont profité pour échapper pendant longtemps aux lois internationales qui s’appliquaient difficilement à cet écosystème balbutiant. Mais la roue a tourné et le courroux de la justice a fini par rattraper les hors-la-loi de l’époque et le dernier en date s’appelle Alexander Vinnik, co-fondateur de l’échange crypto BTC-e. Les Cold Cases de la crypto sont de sortie et on est là pour vous raconter ça.

La justice américaine fait le ménage dans les vieux dossiers de la crypto

De 2011 à 2017, BTC-e a traité plus de 9 milliards de dollars de transactions et a permis à plus d’un million de personnes d’échanger des cryptomonnaies, selon les informations données par la justice américaine. Un des co-fondateurs de cette plateforme, Alexander Vinnik, est emprisonné depuis plusieurs années entre la Grèce, la France et maintenant les États-Unis, car son entreprise est soupçonnée d’avoir servi à blanchir de grandes quantités d’argent sale :

« BTC-e était l’un des principaux moyens par lesquels les cybercriminels du monde entier transféraient, blanchissaient et stockaient les produits criminels de leurs activités illégales. BTC-e a reçu les produits criminels de nombreuses intrusions informatiques et incidents de piratage informatique, d’attaques de ransomwares, de stratagèmes d’usurpation d’identité, d’agents publics corrompus et de réseaux de distribution de stupéfiants. »

Extrait du communiqué de presse de la justice américaine – Source : justice.gov

Quant au rôle du mis en cause, la justice est claire à ce sujet :

« Vinnik a exploité BTC-e dans le but de promouvoir des activités illégales et a été responsable d’une perte d’au moins 121 millions de dollars. »

Extrait du communiqué de presse de la justice américaine – Source : justice.gov
La justice américaine annonce qu’Alexander Vinnik, co-fondateur de l’échange crypto BTC-e, a plaidé coupable de complot de blanchiment d’argent – Source : compte X

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Alexander Vinnik, co-fondateur de l’échange crypto BTC-e plaide coupable de complot en vue de blanchir de l’argent

À cette époque, l’exchange avait de nombreux clients aux États-Unis alors que BTC-e n’était pas enregistré auprès du FinCEN et n’avait mis en place aucune politique officielle en matière de lutte contre le blanchiment d’argent ni de vérification des clients (KYC). Enfin, Alexander Vinnik est aussi accusé d’avoir en plus crée plusieurs sociétés écrans et comptes bancaires à l’étranger pour permettre à BTC-e de mener ses activités illégales.

En 2017, le FinCEN, le Financial Crimes Enforcement Network avait imposé une amende civile d’environ 110 millions de dollars à BTC-e pour violation délibérée des lois américaines sur la lutte contre le blanchiment d’argent et une amende civile de 12 millions de dollars à l’encontre de M. Vinnik pour son rôle dans ces violations. Dans l’attente de la procédure au pénal, le principal mis en cause vient d’annoncer qu’il plaidait coupable de complot en vue de blanchir de l’argent et la procureure s’est réjouie de la tournure des évènements :

« Le résultat d’aujourd’hui montre comment le ministère de la Justice, en collaboration avec des partenaires internationaux, agit dans le monde entier pour lutter contre la cryptocriminalité. Ce plaidoyer de culpabilité reflète l’engagement continu du ministère à utiliser tous les outils pour lutter contre le blanchiment d’argent, contrôler les marchés de la cryptomonnaie et récupérer de quoi dédommager les victimes. »

Extrait du communiqué de presse de la justice américaine – Source : justice.gov

Petit à petit, l’héritage des premières années de la crypto est soldé et les vieilles affaires enfouies sont finalement jugées par les Américains qui s’imposent définitivement comme les justiciers de l’écosystème. Malheureusement, l’opération Mains Propres dans la crypto provoque aussi quelques dommages collatéraux à l’image des créateurs du Samouraï Wallet qui se retrouvent pris dans la tourmente pour avoir simplement préconisé un peu plus de confidentialité. Trouver le juste équilibre entre protection des utilisateurs et respect de la vie privée est clairement le prochain défi qui attend notre industrie, mais pas sûr que qu’on puisse compter sur les États-Unis pour cela.

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Ben Canton

Avec une formation en littérature et en langues, j’aime mêler l’analyse rigoureuse au goût des idées pour décrypter les grands enjeux économiques et (géo)politiques liés aux cryptomonnaies. Depuis 2019, j’écris pour le Journal du Coin, et je collabore également avec Tahiti Cryptomonnaie, où je me concentre sur des sujets comme le Bitcoin, les MNBC, la tokenisation des RWA et plus largement les mutations stratégiques du Web3. Lecteur passionné, curieux du monde et des rapports de pouvoir qui le structurent, je m’efforce de rendre ces thématiques accessibles à tous, avec une attention particulière pour les projets pensés pour le grand public.