Procès Changpeng Zhao (CZ) : le tribunal exige une caution de 175 millions de dollars
Un CZ à la dérive. Décidément, à chaque fois qu’une page semble se tourner, un nouvel épisode inattendu vient secouer le secteur des cryptomonnaies. En effet, après le déroulement surréaliste du procès fleuve de Sam Bankman-Fried. C’est maintenant Changpeng Zhao (CZ) qui doit rendre des comptes devant la justice des États-Unis.
Une étape historique puisqu’il va devoir commencer par démissionner officiellement du poste de CEO de sa plateforme leader Binance. Mais, il devra également faire face à une décision de justice dans le cadre d’un procès pour lequel il a déjà annoncé plaider coupable. Et afin de s’assurer de sa parfaite coopération, il a été libéré contre une caution de 175 millions de dollars… sous certaines conditions.
Retour de bâton pour Changpeng Zhao (CZ)
La position centrale de Binance, sous le feu croisé des régulateurs, ne pouvait pas trouver d’issue véritablement favorable. D’autant plus si l’on considère qu’une procédure d’enquête avait été initiée depuis 2018 par le département de la Justice (DoJ) des États-Unis. Car à cette époque, il lui était reproché de ne pas agir assez efficacement afin d’empêcher son utilisation dans le cadre d’activités criminelles.
Pourtant, depuis quelques années la rebelle Binance avait opéré une mutation réglementaire globale. Une sorte d’exercice de séduction à l’origine de nombreux programmes. Comme par exemple le fameux « Objectif Lune » de 2021, censé accompagner le développement d’un hub français et européen dans le domaine des cryptomonnaies et de la blockchain, avec une enveloppe de 100 millions de dollars.
Une dynamique au sein de laquelle l’emblématique Changpeng Zhao (CZ) occupait sans cesse la première place. Avec une défiance des premières années – shorts et tee-shirts à l’appui – qui laissera finalement place à un CEO nouvelle génération bien plus traditionnel dans son rôle de milliardaire. Mais, se déguiser pour plaire ne permet visiblement pas d’effacer son ardoise :
« Aujourd’hui, j’ai démissionné de mon poste de PDG de Binance. Certes, ce n’était pas facile de lâcher prise émotionnellement. Mais je sais que c’est la bonne chose à faire. J’ai fait des erreurs et je dois en assumer la responsabilité. C’est mieux pour notre communauté, pour Binance et pour moi-même. »
Changpeng Zhao (CZ), sur le réseau X
De la prison ferme pour le PDG de Binance ?
Car Changpeng Zhao (CZ) va devoir rendre personnellement des comptes devant la justice des États-Unis. Il a, en effet, plaidé coupable dans le cadre d’une accusation pour violation des lois sur le secret bancaire. Une procédure qui pourrait lui valoir 18 mois de prison ferme. Mais, comme l’explique le New York Times, les procureurs en charge de cette affaire « gardent ouverte l’éventualité de demander une peine plus sévère ».
Dans les faits, CZ risque donc de passer par la case prison. Mais avant même d’envisager cette possibilité, une amende de 50 millions de dollars a déjà été fixée par la justice des États-Unis. Et ce n’est pas tout. Car Changpeng Zhao se voit également contraint de démissionner de son poste de PDG avec effet visiblement immédiat. Il ne pourra plus occuper de fonction – même purement décorative – au sein de la société Binance pendant une période minimale de 3 ans.
Toutefois, le point central de cette procédure judiciaire était ailleurs. En effet, le tout nouvel ex-PDG de Binance habite depuis quelques temps à Dubaï. Un pays avec lequel il n’existe pas de procédure officielle d’extradition vers les États-Unis. C’est la raison pour laquelle une caution de 175 millions de dollars a été fixée afin de le remettre en liberté avant le délibéré de son procès prévu pour février 2024. Le tout agrémenté d’une obligation de retourner sur le territoire des États-Unis au minimum 2 semaines avant cette date fatidique. Une affaire à suivre…