L’Union européenne à la croisée des chemins sur le metaverse
Le beurre et l’argent du beurre. L’Union européenne voudrait bien devenir le moteur du web 3 en construction, et plus particulièrement des métavers à venir. Cependant, elle voudrait, si possible, garder le contrôle sur l’ensemble de ces nouveaux mondes virtuels. Dans un document qui a fuité dans la presse internationale, la Commission européenne expose les espoirs et les opportunités du secteur, mais également les risques liés à ces nouvelles technologies.
Comment faire rimer innovation et initiative privée avec respect des valeurs européennes ? C’est le défi quatre étoiles qui attend les équipes de Ursula Von der Leyen. Et c’est à Bruxelles que ça se passe.
L’UE ne veut pas rater le virage numérique du metaverse…
À défaut d’une loi ou d’une proposition de loi, la Commission européenne a opté cette fois pour un document de travail, car elle redouterait de légiférer trop tôt sur un domaine aux contours encore un peu trop flous. Patrick Grady, le rédacteur en chef du magazine bruxellois Metaverse EU, est aux premières loges pour assister à tout ça.
Et, pour lui, l’Europe temporise un peu après être allée trop vite sur certains sujets. Il prend l’exemple du récent du Data Gouvernance Act, qui est à deux doigts de tuer dans l’œuf les contrats intelligents européens. C’est pour ces raisons que les responsables continentaux prennent leur temps pour un sujet aussi délicat que les métavers.
Dans une note de travail publiée l’été dernier, le commissaire européen en charge du Marché unique, de l’Industrie, du Numérique, de la Défense et de l’Espace a notamment fait part de ses craintes de voir le secteur privé mettre la main de façon définitive sur ce secteur.
Thierry Breton, c’est lui dont on parle, est un grand patron français nommé à ce poste en 2019. Depuis, c’est lui qui veille aux destinées du web 3 en Europe, et la tâche est ardue. En effet, le spectre du web 2, entièrement à la solde des GAFAM américains et des BATX chinois, plane sur l’Europe et fait craindre à ses dirigeants une perte de contrôle sur ces nouveaux territoires virtuels.
… mais voudrait pouvoir y appliquer les valeurs européennes
Cependant, consciente du potentiel énorme du secteur, la Commission souhaite prendre les choses à bras-le-corps, aidée par des groupes de pression européens qui œuvrent pour une préférence continentale en la matière. Voici ce qu’en dit un responsable d’un de ces lobbies, appelé DigitalEurope :
« Les mondes virtuels font de plus en plus partie d’une industrie numérique moderne, et l’Europe excelle là-dedans. Nous aimerions donc voir une stratégie qui vise à soutenir cela. »
Mais aux risques de perte de souveraineté s’ajoutent ceux d’un non-respect des droits européens élémentaires, comme le confirme un porte-parole d’Electronic Frontier Foundation, une ONG américaine spécialisée dans la protection des libertés sur internet :
« Ces technologies présentent des risques substantiels pour les Droits de l’homme et pourraient poursuivre la marche en avant, vers une collecte de données sensibles de plus en plus envahissante et une surveillance omniprésente par les gouvernements et les entreprises, allant même dans les pensées et les émotions des gens. »
Les mauvaises langues nous expliqueront que c’est donc déjà le cas avec le web 2, et qu’il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement avec son successeur, le web 3. Pas faux !
Vers une gouvernance mondiale pour ne pas isoler l’Europe ?
Ceci dit, les erreurs du passé peuvent aussi servir à bâtir un meilleur futur. Et c’est ce que doivent se dire les commissaires européens en charge de ce dossier. Car pour eux, pas de doute sur l’intérêt de la technologie, mais surtout sur la nécessité de la contrôler :
« Les mondes virtuels offrent des opportunités sans précédent dans de nombreux domaines de la société, comme la santé, l’éducation ou encore la culture. Ce virage technologique implique également de nouvelles formes de gouvernance mondiale sur des sujets, tels que les normes technologiques, la gestion de l’identité, la censure et la surveillance. »
Afin de réfléchir à tout ça, l’UE se laisse quelques mois de plus pour couvrir l’ensemble des thématiques tout en favorisant l’émergence de pôles de réflexion et d’initiatives. La Commission européenne a semble-t-il bien pris conscience des enjeux colossaux du sujet. Mais il reste maintenant à voir si cette montagne européenne de bonnes intentions n’accouchera pas d’une petite souris réglementaire, dont l’UE a le secret.
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