Crypto : Les États sous pression du GAFI pour adopter la « Travel Rule »
Voyage, voyage. Selon le Groupe d’Action Financière (GAFI), les États membres seraient loin d’être de bons élèves en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.
Nombre d’entre eux n’auraient pas encore implémenté la « Travel Rule » concernant le suivi des transactions crypto. De fait, à la sortie de leurs entrevues du mois de juin, les membres du GAFI comptent bien remonter les bretelles des pays réfractaires. Explications.
Le GAFI dénombre beaucoup de mauvais élèves
Le GAFI, ce n’est rien de moins que l’organisme mondial de surveillance du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Il est chargé d’établir des règles à l’international et de s’assurer que les différents pays les appliquent. Concernant les transactions cryptos, nous serions loin du compte si l’on en croit leurs dernières communications.
Suite à une série de réunions qui a eu lieu au siège à Paris, le GAFI tire la sonnette d’alarme.
« Plus de la moitié des [pays] interrogés lors de l’enquête [du GAFI] déclarent n’avoir pris aucune mesure afin d’implémenter la Travel Rule, une exigence clé du GAFI chargée de prévenir le transfert de fonds vers des entités ou individus déjà sanctionnés. »
Pour rappel, la Travel Rule fait partie des dispositions recommandées par le GAFI depuis 2019. Elle s’applique aux fournisseurs de services crypto et concernent les transactions supérieures à 1000€. La Travel Rule oblige les institutions financières à fournir un certain nombre d’informations sur les clients effectuant ce type de transaction à l’entité recevant précisément ledit virement.
En cas de manquement à l’implémentation de la Travel Rule, les pays seront mis sur liste grise ou liste noire du GAFI. Une telle mesure entraîne inévitablement une surveillance accrue de l’organisme international.
La lutte contre le blanchiment d’argent doit être renforcée
De fait, le GAFI urge les pays concernés à implémenter la Travel Rule sans délai. Ceci afin d’empêcher les criminels d’exploiter ces failles juridiques à mauvais escient.
En mars 2022, soit 3 ans après les recommandations du GAFI, seuls 29 des 98 États concernés avaient pris les dispositions nécessaires en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.
« Le manque de régulation des actifs numériques dans de nombreux pays crée des opportunités que les criminels et terroristes exploitent. Le GAFI surveille de près l’implémentation mondiale de ses exigences renforcées sur les actifs numériques. »
Un rapport du GAFI est attendu pour le 27 juin afin de fournir ses recommandations aux États membres.
Un paramètre que le GAFI n’a peut-être pas en tête : la traçabilité inhérente à la blockchain. Celle-ci n’offre pas un terrain propice aux activités criminelles pour proliférer. De fait, la part de transactions liée au blanchiment d’argent via la technologie blockchain occupe une part mineure, voire dérisoire. Ceci en comparaison avec les activités qui transitent via nos monnaies fiat (euro, dollar). Des monnaies qui sont, elles, beaucoup plus obscures et moins traçables.
Bien évidemment, le secteur crypto n’est pas exempt de tout reproche. Toutefois, il n’est pas certain que ce soit là le meilleur moyen de venir à bout du blanchiment d’argent. À l’échelle mondiale, du moins.
Les efforts de ces entités réglementaires devraient plutôt se concentrer en premier lieu sur la réelle source du problème : les transactions en monnaies fiduciaires. En effet, la blockchain est un livre à ciel ouvert consultable par tous. Y mener des activités illicites est donc plus difficile comme le démontre le rapport de Chainalysis de 2022.
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