8 ans de prison pour une fraude à 70 millions de dollars – L’ancien PDG de Bithumb devant la justice
Justice League – L’exchange sud-coréen alimente les chroniques judiciaires depuis maintenant plusieurs années. Les autorités nationales reprochent à Bithumb des négligences liées à la sécurité ayant entrainées des pertes de données d’utilisateurs mais aussi un hack à plusieurs dizaines de millions de dollars. Mais le plus important reste cette affaire de jetons Bithumb Coin (BXS) dont le dénouement approche. Récit de la dernière audience.
Le Bithumb Coin (BXA) au cœur d’une affaire d’une fraude
Le 25 octobre dernier à Séoul s’est donc tenue l’ultime audience avant la décision finale du Tribunal Pénal du district central de la capitale. L’accusé, Lee Jung-hoon, a fait face à des procureurs bien décidés à l’envoyer en prison dans l’affaire du Bithumb Coin. Pour quel motif ? Petit rappel des faits avant d’aller plus loin
Tout a commencé en 2018. Le mis en cause était alors le CEO de la plateforme de cryptomonnaie numéro 1 en Corée du Sud : Bithumb. Il était question à cette époque d’une vente de l’exchange et la société BK Group de Singapour était intéressée. Un accord a donc été trouvé entre les parties. À la clé la prévente de jetons maison – le fameux Bithumb Coin – pour une valeur de 25 millions de dollars. Prévus pour un listing ultérieur sur la plateforme, 45 millions de dollars de jetons ont également été vendus à des investisseurs. Problème ? Le token n’a jamais été listé et tout le monde a perdu sa mise.
La justice sud-coréenne essaye de démêler le vrai du faux
D’abord mis en cause aux côtés de Lee Jung-hoon, Kim Byung Gun le CEO de BK Group a depuis été mis hors de cause par l’enquête et il fait désormais partie des plaignants. La justice justice sud-coréenne demande maintenant des comptes à l’ancien patron de Bithumb qui se retrouve inculpé de fraude. Il est sous le coup de la loi sur les « crimes économiques spéciaux » et l’accusation a eu des mots durs à son encontre lors de l’audience :
« Le montant des dommages est très important et ils sont particulièrement graves pour les petits investisseurs»
La défense a essayé de minimiser les faits en insistant sur le caractère normal de la vente. Il s’agissait d’un contrat classique négocié pendant près de 90 jours selon l’avocat qui a tenté une nouvelle fois de faire peser une part de responsabilité sur le Group BK. Mais pas sûr que la justice coréenne suive Lee Jung-hoon sur ce terrain là. Les procureurs ont finalement requis une peine de 8 ans de prison et la décision finale est attendue le 20 décembre dans l’après-midi.
Le Tribunal de Séoul se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une affaire liée à une plateforme crypto. Décidément la justice est la star de cette année 2022 ! Elle se retrouve malgré elle à faire le ménage dans les pratiques passées d’un écosystème alors en roue libre. Déjà bien échaudée par le cas Do Kwon, les autorités du Pays du Matin Calme ont bien l’intention d’encadrer le secteur tout en profitant des progrès technologiques offerts par la blockchain.