Ce sous-Ethereum explose de 120%… grâce à une boulette de Kim Kardashian

En faisant la promotion d’Ethereum Max (EMAX), un token des plus douteux, sans préciser qu’elle était (grassement) rémunérée pour ce faire, l’influenceuse Kim Kardashian s’est attirée les foudres du gendarme financier US. A la clef, une douloureuse amende (même pour elle) de 1.2 millions de dollars… mais également une prise de valeur aussi délirante qu’irrationnelle pour l’objet du délit.

Kim s’y frotte, s’y pique

Début 2022, tel le lapin influenceur moyen pris dans les phares de la SEC (Security Exchange Commission, le régulateur financier US), la reine des starlettes de téléréalité Kim Kardashian se retrouvait embarquée dans une sale histoire mêlant crypto, influence et gros sous.

Le gendarme boursier américain ne tardait pas à initier une procédure à l’encontre de l’impératrice du bling-bling, pour promotion commerciale dissimulée auprès de ses 200 millions de followers, d’une cryptomonnaie obscure. En l’espèce le très douteux et très opportuniste « Ethereum Max ».

Kim Kardashian et Ethereum Max
N’est pas Kim Dotcom qui veut

Dés juin 2021, le Journal du Coin vous mettait d’ailleurs en garde sur ce projet qui n’avait rien à voir, ni de prés, ni de loin, avec le véritable Ethereum, et qui ne semblait avoir de « Max » que la quantité délirante de ses tokens (deux millions de milliards, excusez du peu).

Ethereum « Max », « Classic », « Gold », « Black »… les cryptomonnaies, version Wish

Vous imagineriez-vous renouveler votre véhicule en faisant aveuglément confiance à une nouvelle marque, créée avant-hier par des inconnus, et baptisée « Volkswagen Diamond » ? Seriez-vous enthousiaste à l’idée de confier toutes vos économies à un établissement bancaire apparu la nuit dernière et faisant clignoter une splendide enseigne « Caisse D’Epargne Classic » ? Probablement pas.

Et pourtant, c’est à partir de cette formule peu sophistiquée que nombre de « projets » crypto tentent malgré tout de séduire le chaland. L’objectif : attirer par effet de mimétisme, une partie du public d’investisseur faisant potentiellement la confusion avec l’actif copié, ou se sentant tout simplement mis en confiance par un nom familier. Exemple ci-dessous :

Le Cardano Gold, parfaite illustration des "copy-pasta" crypto
Cardano Gold, un de mes préférés

Méfiez-vous des copies

Profitons-en d’ailleurs pour évoquer un point important : comment imaginer qu’un projet crypto disrupte ou révolutionne un secteur en général, et l’avenir de la finance en particulier, s’il n’est même pas en capacité de se trouver un nom de baptême original ?

Comme on dit dans le milieu des traders Canada Dry, « la question elle est vite répondue ». En crypto, comme en toute chose, recherchez l’authenticité qui, si elle n’est pas gage de succès à tous les coups, vous permettra au moins d’éviter d’être une victime collatérale de la Guerre des Clones.

Traditionnellement, la carrière de ces copies-carbone est de courte durée. En effet, ces dernières ne perdurent souvent que le temps de siphonner efficacement les fonds de quelques naïfs, avant de promptement rejoindre les milliers de cryptomonnaies-zombis qui hantent les bas-fonds du marketcap.

Comment pourrait-il en être autrement ? Vides de toute substance et ne vivotant telles des éphémères recherchant la lumière du marché que le temps d’une campagne marketing ou d’une opération de « Pump & Dump », ces tokens ne sont soutenus en réalité par rien, ni personne.

Coup de chaud sur Ethereum Max

Ainsi en a t-il été d’Ethereum Max qui, après avoir connu sa minute de gloire, grâce à Kim Kardashian donc (mais également au boxeur Floyd Mayweather poursuivi par la SEC pour les mêmes raisons), était jusqu’à hier en perte de 99.5% depuis son plus haut de mai 2021.

Cependant, sans qu’il faille y chercher la moindre logique ou cohérence, le token Ethereum Max a réagi, très violemment – et très positivement – à la nouvelle de la condamnation de son influente marraine d’un jour.

Le token EMAX a ainsi « pumpé » de près de 120% en l’espace de quelques heures. Assez logiquement, les choses sont rapidement « rentrées dans l’ordre », le cours du token (qu’on ne trouve que sur l’exchange décentralisée Uniswap), retournant rapidement à une valorisation plus modeste.

Cours du Ethereum Max (EMAX)

Incompréhension ou erreur d’un opérateur ? Tentative de manipulation de cours ? Démonstration d’amour originale d’un fan éploré ? Difficile de comprendre en l’état ce qui a pu provoquer ce mouvement violent, même si au regard de l’illiquidité de l’actif, il n’a probablement pas fallu mobiliser des sommes folles pour le déclencher.

Quoiqu’il soit amusant à documenter, ce genre de phénomène demeure anecdotique et Ethereum Max va probablement désormais retourner à sa torpeur de shitcoin déjà passé de mode. Pour autant, l’épisode permet surtout de se rappeler que, même en pleine phase de maturité et de régulation, l’industrie crypto demeure profondément irrationnelle et remplie de faux semblants. Et si rien ni personne ne pourra empêcher la prolifération des influenceurs, il vous appartient, en fin de compte, d’apprendre à ne pas être (trop) influençable.

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Ex-rédacteur en chef du Journal du Coin j'apporte ma petite pierre à l'édifice financier global qui émerge sous nos yeux. Les insultes, scoops, propositions de sujets, demandes en mariage et autres corbeilles de fruits sont à livrer sur mes différents comptes sociaux. Vous pouvez également venir discuter sur le groupe FB associé à l'initiative Tahiti Cryptomonnaies