Le staking Ethereum « trop difficile » ? Le ras-le-bol de la communauté
Le staking trop compliqué ? – Le réseau Ethereum a récemment transitionné du Proof of Work au Proof of Stake. Par conséquent, les mineurs du réseau ont été remplacés par des nœuds validateurs. Malheureusement, le manque de trivialité dans la création d’un nœud agace certains utilisateurs.
Ethereum et Proof of Stake
Le 15 septembre dernier, le réseau Ethereum a été témoin d’une mise à jour historique. En effet, Ethereum a définitivement abandonné le Proof of Work au profit du Proof of Stake. Cette transition a été orchestrée par la mise à jour couramment appelée The Merge.
Suite à cette transition, les mineurs qui avaient pour mission de valider les blocs et sécuriser le réseau ont été remplacés par des nœuds validateurs. En pratique, les validateurs doivent opérer deux types de noeuds pour prendre part au processus de validation :
- Un nœud pour la couche d’exécution, par exemple via l’utilisation du client Geth ;
- Un nœud pour la couche de consensus, en utilisant les clients Prysm, Lighthouse ou encore Teku pour ne citer qu’eux.
De surcroît, le validateur devra détenir un solde de 32 ETH pour participer. Ce solde est couramment appelé « stake ». Cette stake permet également au réseau de s’assurer que le validateur n’effectue pas d’actions malveillantes. En effet, si le validateur venait à manquer à sa tâche, le réseau peut le sanctionner via un mécanisme appelé Slashing.
Staking sur Ethereum : une manœuvre trop compliquée
Après le passage au Proof of Stake, de nombreux utilisateurs ont décidé de se lancer dans l’aventure du staking sur Ethereum.
Malheureusement, bon nombre d’entre eux ont rencontré un obstacle de taille lorsqu’ils ont fait face à la complexité de la manœuvre.
C’est notamment ce qu’a récemment rapporté un utilisateur sur Reddit :
« La communauté Ethereum aime à édulcorer la facilité d’utilisation, mais il est plus sain de l’admettre : ce n’est pas encore pour tout le monde. »
Ainsi, notre utilisateur explique avoir eu beaucoup de mal à mettre en place son nœud de validation. Au total, il lui aura fallu un weekend entier pour déboguer les obstacles qu’il a rencontrés.
« Oui, il y a des guides utiles pour vous aider à démarrer assez facilement, mais vous feriez mieux de prier les Dieux du staking qu’il n’y ait pas d’accrocs parce qu’alors vous vous retrouvez nu dans le désert. »
De surcroît, une fois passée la complexité de mise en place, les utilisateurs font souvent face aux exigences matérielles et logistiques. En effet, certains utilisateurs ont souligné l’importante bande passante nécessaire pour opérer un nœud. Bande passante qui peut souvent être limitée par les fournisseurs d’accès.
D’autres utilisateurs eux, pointent du doigt la détérioration rapide de certains matériels dans le cadre de leur utilisation pour un nœud Ethereum.
« Ma plus grande préoccupation se situe au niveau du SSD. J’ai cassé 2 SSD de 512GB juste en utilisant le client geth pendant quelques mois. La quantité d’écriture sur les SSDs est folle, même un SSD de 1TB ne peut pas durer plus d’un an. »
Facilité rythme-t-elle avec centralisation ?
Évidemment, il existe de nombreuses solutions plus abordables techniquement pour les non-initiés.
En effet, de nombreuses plateformes centralisées telles que Coinbase, Kraken ou encore Binance proposent des services de staking sur Ethereum. Ainsi, les utilisateurs peuvent y déposer leurs ETH et le service s’occupe de la mise en place et la gestion du nœud moyennant une part sur les récompenses perçues.
D’autres services, quant à eux, proposent des alternatives décentralisées via le liquid staking. Nous pouvons notamment citer Rocket Pool ou Lido. Dans ce cas, les utilisateurs délèguent également leurs ETH, mais restent maîtres de leurs fonds.
Quoi qu’il en soit, ces solutions entraînent une centralisation du processus de Staking. En effet, les échanges centralisés représentent 31,4% des nœuds validateurs du réseau. De son côté, le fournisseur de staking décentralisé Lido représente 33,7% des noeuds validateurs.
Cette centralisation pourrait être à l’origine de censure sur le réseau. Effectivement, il n’est pas exclu que des régulateurs fassent pression sur ces fournisseurs de services pour qu’ils censurent certaines transactions, par exemple celles ayant un lien avec des protocoles tels que Tornado Cash.
De tels phénomènes de censures ont d’ores et déjà été identifiés sur Ethereum à d’autres niveaux. Ainsi, un chercheur a découvert que les relais mev-boost de FlashBots censurent systématiquement les transactions ayant un lien avec Tornado Cash.