Coinbase s’arme de cryptos pour combattre le blanchiment d’argent

Les cryptos, une solution plutôt qu’un problème ? – Les exagérations sur le pourtant faible rôle de Bitcoin (BTC) et des cryptomonnaies dans les activités illicites, comme le blanchiment d’argent, vont même désormais jusqu’à toucher les tokens non fongibles (NFT). Bien loin de ces idées reçues, un responsable de la crypto-bourse Coinbase pense au contraire que les transactions en actifs numériques pourraient aider à lutter contre les transferts illégaux.

Bitcoin, bien mieux que les monnaies fiat pour lutter contre le blanchiment ?

Le conflit russo-ukrainien, et surtout les sanctions économiques contre le pays de Vladimir Poutine, ont obligé les plateformes centralisées d’échange de cryptomonnaies à prendre des mesures pour surveiller et bloquer des transactions en provenance de Russie.

Dans une publication parue ce 7 mars, Paul Grewal, le directeur juridique de Coinbase, revient sur le souci de conformité des crypto-bourses comme la sienne. Après avoir rappelé leur pleine collaboration aux sanctions décidées par les membres de l’OTAN/UE, le dirigeant explique que les actifs numériques et leurs technologies ont le potentiel de renforcer la lutte contre les échanges d’argent illégaux.

Pour Paul Grewal, ce sont surtout les monnaies fiduciaires (euro, dollar,…) qui permettent le blanchiment d’argent, et non Bitcoin et les cryptos :

« La monnaie fiduciaire classique blanchie par le biais des institutions financières traditionnelles, et reste l’un des mécanismes les plus courants d’évasion des sanctions et de blanchiment d’argent. Comme l’a noté le Trésor américain à propos des sanctions contre l’Iran, le régime iranien utilise depuis longtemps des sociétés écrans et des sociétés fictives pour exploiter les systèmes financiers du monde entier, afin d’échapper aux sanctions. »

Paul Grewal, responsable juridique de Coinbase
Coinbase combat le blanchiment d'argent

Coinbase met en valeur les transactions « traçables » des cryptomonnaies

Le responsable juridique de la crypto-bourse pense que les transactions via des réseaux blockchains seraient beaucoup plus simple à surveiller que d’autres moyens de transferts de valeurs, déjà largement utilisés par l’industrie du blanchiment d’argent :

« (…) En effectuant des transactions par l’intermédiaire de sociétés fictives, en s’établissant dans des paradis fiscaux connus et en s’appuyant sur des structures de propriété opaques, les personnes mal intentionnées continuent d’utiliser la monnaie fiduciaire pour masquer des mouvements de fonds. (…) il serait beaucoup plus difficile d’essayer de dissimuler des transactions importantes à l’aide de technologies cryptos, ouvertes et transparentes, qu’avec l’aide d’autres méthodes établies (par exemple, en utilisant des devises, des œuvres d’art, de l’or ou d’autres actifs). »

En effet, les besoins importants d’échanges financiers de l’échelle d’une nation comme la Russie serait immédiatement visible dans un marché encore aussi modeste aujourd’hui que celui des cryptomonnaies.

Sur ce point, Paul Grewal rejoint l’avocat Jake Chervinsky (responsable de la Blockchain Association aux USA). Ce dernier considère lui aussi que l’une des 3 principales raisons pour laquelle il serait exagéré de croire que la Russie peut contourner les sanctions avec Bitcoin est que le marché des crypto-actifs est pour l’instant trop petit pour absorber les besoins d’échanges financiers russes.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.