Ethereum gonflé à bloc – Le dernier upgrade London (ETH) a eu des conséquences étonnantes
Escale technique à Londres – Vitalik Buterin explique les impacts du hard fork London qui a eu lieu le 5 août 2021 au bloc 12 965 000, sur les capacités d’Ethereum (ETH). La quantité et les frais de gas empruntent des chemins opposés.
Londres : du gas en plus, mais des frais inchangés
Dans sa publication sur Reddit du 15 août 2021, Vitalik Buterin parle d’une augmentation d’environ 9% de la capacité d’Ethereum suite à la mise à jour London. Par ailleurs, la quantité quotidienne moyenne de gas utilisé passe de 92 milliards d’unités à plus de 100 milliards au lendemain du hard fork.
L’accroissement de cette capacité, ne s’est pourtant pas accompagné d’une diminution des frais de gas qui restent élevés sur Ethereum.
Les explications de Vitalik Buterin : quand 3 x 3 font 9
Vitalik Buterin détaille les 3 causes qui ont contribué de manière égale à l’augmentation de 9% des capacités d’Ethereum :
- Le hard fork a retardé l’ice age : ce terme décrit le processus de gel progressif du minage sur Ethereum – jusqu’à ce que le temps de publication d’un bloc devienne si long que le réseau « s’arrête » – en augmentant artificiellement de manière exponentielle la difficulté de minage via la difficulty bomb qui se produit tous les 100 000 blocs. Le temps de publication moyen d’un bloc était d’environ 13,5 secondes avant la mise à jour London, il est revenu à son niveau normal à long terme à 13,1 secondes approximativement après le hard fork. La différence d’environ 3% entre ces temps de bloc serait à l’origine d’un accroissement de 3% de la capacité globale d’Ethereum.
- 2% des blocs pré-London sont vides : avant le hard fork, la quantité de gas maximum utilisée par un bloc était théoriquement de 15 millions. Les mineurs n’utilisaient cependant pas la totalité des gas, laissant entre 0 – 20 999 gas inutilisés, l’espace restant étant trop petit pour une seule transaction. Une étude d’avril 2021 indique qu’environ 2% des blocs ETH sont vides. L’espace inutilisé avant London était alors d’environ 2 à 3%. Après la mise à jour, si la moyenne des gas utilisée, y compris ceux des gas vides se situe en-dessous des 15 millions, « les frais de base diminueront jusqu’à ce que la moyenne revienne à 15 millions ». Ce mécanisme augmente la capacité du réseau d’environ 2 à 3%.
- L’ajustement des frais de base présente des imperfections d’un point de vue mathématique : la formule de l’EIP-1559 destinée à brûler 50% des frais de gas, manque de précision à cause d’une relation complexe entre les moyennes arithmétiques et géométriques pour la taille d’un bloc et ses frais. « Un bloc rempli à 0% diminue les frais de base de 12,5% (il les multiplie par 7/8). Un bloc plein à 100% augmente les frais de base de 12,5% (multiplié par 9/8). Que se passe-t-il donc si vous avez un bloc rempli à 0 % suivi d’un bloc complet à 100 % ? Les frais de base sont multipliés par 63/64. » Pour que les frais de base restent constants, le remplissage moyen d’un bloc doit être légèrement en-dessous des 50%. Or, les données montrent que sur une période d’observation récente, les blocs sont remplis en moyenne à 51,5%, donc à 3% au-dessus des 50% théoriques.
Le déploiement progressif d’Ethereum 2.0 réserve donc quelques surprises côté gas. Le burn d’une partie des frais de transaction ETH a quant lui, eu lieu comme prévu. Pour cet ancien cadre de Goldman Sachs, un Ether déflationniste rend la 2ième crypto en termes de capitalisation boursière plus intéressante que Bitcoin (BTC) en termes de configuration de trading.