Le stablecoin EURT de Tether va-t-il enfin conquérir l’Europe ?
L’euro s’invite sur un nouveau marché – Depuis le début de l’année, la capitalisation totale des stablecoins a connu une hausse de plus de 300 %. Une croissance en grande partie poussés par les actifs basés sur le dollar US, qui restent les plus répandus et utilisés. Toutefois, cette situation pourrait bien changer avec l’introduction de stablecoins basés sur l’euro.
Avec l’EURT Bitstamp mise sur l’Europe
Cela fait maintenant presque 5 ans que l’entreprise Tether a lancé l’EURT, un stablecoin dont la valeur est indexée sur l’euro. Malheureusement, ce dernier n’a pas connu l’engouement rencontré par l’USDT, le stablecoin adossé, lui, au dollar américain et lancé par Tether. En effet, l’USDT se place actuellement en tête des stablecoins avec une capitalisation estimée à 64 milliards de dollars, contre seulement 47 millions pour l’EURT.
Cependant, il pourrait bien à avoir un revirement de situation, suite à l’ajout de l’EURT sur la plateforme d’échange Bitstamp. Effectivement, dans une annonce datée du 21 juillet, la société dévoile son intégration de celui-ci sur son site et sur son application.
Grâce à cet ajout, Bitstamp va permettre à ses utilisateurs européens d’échanger directement les euros déposés sur la plateforme contre le stablecoin EURT, leur permettant ainsi de trader sans s’exposer aux fluctuations du taux de change entre l’euro et le dollar.
« En utilisant l’EURT, vous aurez de bonnes chances d’éliminer la volatilité entre les devises puisqu’aucun intermédiaire en USDT n’est nécessaire. Vous pouvez également éviter toute perte potentielle de pouvoir d’achat si l’euro perd de sa force. »
Annonce de Bitstamp
Dans un premier temps, l’actif ne sera accessible que sur 2 paires, à savoir EURT/EUR et EURT/USD. Cependant, l’échange prévoit d’ores et déjà d’ajouter d’autres paires dans les mois à venir.
Des stablecoins toujours en folie
Depuis leur création, les stablecoins proposent une alternative aux cryptomonnaies plus traditionnelles, en éliminant la nébuleuse de la volatilité. Sans surprise, ces derniers sont ainsi extrêmement prisés par les traders, qu’ils soient particuliers ou institutionnels.
En parallèle, ces derniers sont également les premiers choix des grandes entreprises, telles que le géant VISA. En effet, en fin 2020, VISA a annoncé un partenariat de taille avec l’entreprise Circle, la société émettrice de l’USDC. L’objectif de cette alliance est de permettre à VISA d’intégrer ce stablecoin à son système de paiement, en particulier pour ses clients professionnels. Comme tout le monde, VISA souhaite profiter des avantages aussi bien en termes de frais que de rapidité de paiement.
Des régulations limitatives en cours de développement
Bien que les États peinent à réguler les stablecoins jusqu’à présent, les actions se multiplient aux 4 coins du monde pour tenter de comprendre et d’encadrer cette nouvelle classe d’actifs.
L’entrée en jeu imminente de Facebook et de son stablecoin Diem, basé sur le dollar, pourrait bien engendrer une réaction de la part des régulateurs, notamment aux États-Unis. En effet, bon nombre de pays se questionnent quant aux risques impliqués par des entreprises privées, tels que les GAFAM sur le secteur monétaire. Face à cette menace, Facebook a ainsi finalement décidé de rapatrier son jeton Diem sur ses terres natales, en s’associant à une banque américaine.
Il reste maintenant à savoir si cette initiative sera suffisante pour calmer le courroux des gendarmes financiers internationaux. La Banque centrale européenne (BCE) en particulier semble 100 % décidée à tacler Bitcoin (et ses cadets) en fourbe.