La BCE appelle à une régulation proactive des stablecoins

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Dans la lignée du Conseil de Stabilité, la Banque centrale européenne a publié un rapport traitant de l’émergence des stablecoins à l’échelle mondiale. Ce rapport à double tranchant met en perspective les avantages et les risques associés aux stablecoins.

Stablecoins : des avantages, mais pas sans risques

Dans son rapport, la Banque Centrale met en avant les avantages que présentent les stablecoins, à savoir leur rapidité, le coût réduit des frais ainsi que leur facilité d’utilisation.

« Les stablecoins ont un potentiel de portée mondiale et pourraient contribuer à répondre à la demande non satisfaite des consommateurs pour des services de paiement rapides, bon marché et faciles à utiliser tout en fonctionnant au-delà des frontières » introduit le rapport. 

Après ces quelques éloges, la BCE reste tout de même vigilante quant aux risques inhérents aux stablecoins. Ainsi, elle a identifié des facteurs de risques à différentes échelles. Ces derniers vont de la perte de stabilité de l’actif, à la gestion de sa valeur voire même les risques systémiques qu’ils impliquent.

Le rapport met également en évidence le manque de communication autour des risques associés à ces actifs de la part de leur émetteur. Un débat qui a d’ores et déjà agité la cryptosphère, au moment des hacks successifs de dForce et imBTC. Dan Matthew, CTO de PieDAO, avait alors déclaré à ce sujet :

« Mon avis est qu’en tant qu’industrie, nous ne pouvons pas attendre des utilisateurs qu’ils comprennent pleinement les risques associés aux plateformes dans lesquelles ils placent leurs fonds. Nous devons mieux les avertir de ces risques et identifier de manière proactive les cas où ils ne tiennent pas compte de ces avertissements »

Bien qu’annoncés comme stables, les stablecoins peuvent potentiellement voir leur cours s’éloigner de la valeur de l’actif indexé, comme nous avons pu le voir avec le DAI au courant du mois de mars. Si tel est le cas, les fonds des utilisateurs ne sont pas couverts comme ils pourraient l’être dans le cadre de la finance traditionnelle.

Stablecoins : DAI chart 03/2020
Le cours du DAI sur le mois de mars : pas si stable !

Un cadre réglementaire inadapté

Concernant la régulation des stablecoins, la BCE émet quelques craintes. Selon elle, dû à leur complexité, les stablecoins pourraient “relever d’un certain nombre de cadres réglementaires différents – ou, potentiellement, d’aucun d’entre eux”.

En effet, les stablecoins peuvent prendre différentes formes, que leur valeur soit indexée sur une réserve de monnaie fiduciaire, de cryptomonnaie, voire même sur la valeur d’autres actifs financiers.

« Afin de réduire ces risques, les promoteurs de stablecoins doivent concevoir leur système de manière à ce qu’il soit conforme aux réglementations existantes (telles que la directive EMD, la directive OPCVM, la directive AIFMD ou le règlement MMF). Sinon, un nouveau cadre réglementaire doit être mis en place pour faire face aux risques et garantir que la confiance dans ces systèmes peut être maintenue même en présence de stress » conclut le rapport.

À la lecture de ce rapport, une certitude demeure : les stablecoins vont connaître une vague de régulation dans les mois à venir. Reste maintenant à savoir comment ces régulations seront appliquées aux stablecoins décentralisés.

Renaud H.

Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.

Commentaires

Une réponse à “La BCE appelle à une régulation proactive des stablecoins


Alain Durand
Il serait vraiment complètement inadmissible de laisser les gens prendre leur responsabilité monétaire. Il vaut beaucoup mieux vanter les mérites du Loto ou des jeux à gratter. Ca c'est des placements surs. Quant aux garanties , les fonds des utilisateurs ne sont couverts dans le cadre de la finance traditionnelle que jusqu'à hauteur de 100 000€. Au delà la banque peut saisir les avoirs, et ça s'est déjà passé en Europe, à Chypre. Alors, merci la BCE et la machine à créer de la monnaie avec le Quantitative Easing. Au fait, ça n’entraînerait pas une petite perte de valeur de la monnaie pour le pauvre épargnant qu'on prétend protéger.
Répondre · Il y a 4 ans

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