« Voyez ce qu’ils ont fait avec le DAO! »
Cet article vous est proposé par Philippe Gablain, Directeur des Technologies chez impak Finance, en exclusivité pour le JDC.
Quand il s’agit de blockchain, les geeks atteignent rapidement le point « DAO », un point Godwin, mais pour la technologie. À une époque où les expériences blockchain de nouvelles organisations abondaient, l’expérience DAO s’apparentait à la fin du summer of love, une sorte de rappel à la réalité.
Mais laissez-moi d’abord expliquer ce qu’est un DAO, et ce qu’était « Le » DAO. Une organisation autonome distribuée (Distributed Autonomous Organization) est une organisation sans organe de gouvernance spécifique et où les décisions sont prises par toutes les parties prenantes. Pendant un temps resté à l’état de théorie, le DAO est devenu une réalité avec la montée en puissance des blockchains. «Le DAO» a été l’un des premiers projets à essayer cette forme d’organisation, dans le but de gérer un fonds. Chacun a été autorisé à acheter des actions de ce fonds par le biais de Smart Contracts (contrats intelligents) et les utiliser pour voter pour des projets à financer. Tous les membres étaient anonymes (bien, sauf quelques personnages bien connus sur la scène Ethereum), et toutes les règles de gouvernance ont été écrites sous forme de code informatique (d’où le nom «contrat intelligent»). Pour simplifier, le code dans Smart Contracts présentait une faille et l’argent a été volé. L’une des hypothèses de cette expérience était que la confiance liant toutes les organisations pourrait être transférée des personnes au code, nous pouvons maintenant dire que cela n’est pas encore le cas : la confiance doit encore reposer sur les gens.
Une autre question que cette expérience a soulevée est : « qui est le responsable ? ». Si l’organisation n’a aucune existence juridique, qui est légalement responsable ? Si le défaut était dans le code, le voleur peut-il être poursuivi ? Est-ce que les codeurs DAO peuvent être poursuivis par les détenteurs de Smart Contract ? Qui allez-vous appeler à la rescousse ? Certainement pas Capitaine Flam, car en fait, le fardeau de la santé et de la sécurité de ces systèmes est placé sur chacun des utilisateurs. Donc, si vous êtes piraté, c’est aussi de votre faute.
C’est peut-être bien à cause de tous ces problèmes que les organisations à base de blockchain ne sont toujours pas plus répandues. Malgré le succès du Bitcoin sur les marchés, cette technologie est toujours limitée à la démonstration de faisabilité et aux altcoins pour technologues hautement qualifiés. Mais ça commence à changer …
Bien que les contrats intelligents ne soient pas encore sûrs, ils présentent néanmoins une nouvelle vision de ce que pourrait être une blockchain : un endroit où une organisation peut stocker en toute sécurité ses informations avec une garantie d’immuabilité, de transparence et d’anonymat. C’est la vision du mouvement « blockchain 2.0″ qui sépare l’infrastructure et l’application. Les infrastructures sont des blockchains fournies en tant que service, qui n’exigent plus des éditeurs d’applications de blockchains qu’ils bifurquent à partir du bitcoin ou d’une autre blockchain (une bifurcation, en anglais fork : comme un copier-coller du code sur lequel vous pouvez commencer à effectuer vos propres modifications) et de déployer des tonnes de noeuds pour faire fonctionner leurs projets. Mais là où Ethereum propose de stocker également le code de l’application au sein même de la blockchain, Blockchain As A Service (BAAS ou blockchain en tant que service) propose simplement « d’acheter » de l’espace quelque part dans un bloc pour y mettre certaines de vos données d’application. L’éditeur peut maintenant utiliser cet endroit comme il le veut, selon ses propres règles d’affaires.
Les différentes Blockchain As A Service rendent plus facile et moins coûteuse la création de nouvelles applications blockchain. Comme les données stockées peuvent y être cryptées, elles offrent également plus de sécurité que les Smart Contracts. De cette façon, les éditeurs d’applications peuvent contrôler qui peut écrire les données. Je sais : nous ne sommes plus dans une organisation autonome décentralisée (DAO) si seulement une structure a le contrôle des données. Mais avec ce compromis, les applications basées sur les blockchain peuvent maintenant obtenir un corps juridique légal, et fournir toutes les fonctionnalités qui avant décourageaient les gens de les utiliser : la légalité, les assurances, le service à la clientèle … en un mot : la Confiance.
Chez Impak Finance, nous sommes mus par des objectifs. En ce qui concerne notre organisme de gouvernance, notre première responsabilité est de nous assurer que notre mission reste le principal moteur animant toutes nos décisions. Nous voulions la même chose pour impak Coin, et pour y arriver, des gens dignes de confiance valent toujours mieux que du code. C’est pourquoi nous n’avons pas choisi de suivre la tendance DAO et nous voulions confier l’impak Coin à un organisme de gouvernance composé de personnes bien identifiées qui sont connues pour travailler dans le meilleur intérêt de l’économie d’impact. Nous voulions également agir en respectant nos obligations légales de KYC (Know Your Customer, connaître son client), de lutte contre le blanchiment d’argent et de déclaration fiscale.
C’est dans cet esprit que toutes nos décisions techniques ont été prises, afin d’assurer que la gouvernance et les directives juridiques continueront d’être suivies. Le problème était de concilier le besoin de contrôle qu’offre une pile propriétaire avec la sécurité, la transparence et l’immuabilité d’une blockchain publique.
Pour notre projet impak Coin nous avons examiné de nombreuses solutions : des bifurcations de blockchain bitcoin, des Smart Contracts sur Ethereum, … Mais nous avons choisi d’utiliser Waves en raison de son orientation « blockchain en tant que service », et parce que c’est une blockchain à preuve d’enjeu (POS) où les transactions sont moins voraces en énergie (et donc plus vertes). C’était la correspondance parfaite pour nous. Cela nous permet de créer une participation exclusive, qui fournira des API e-Wallet standards (portefeuille électronique) pour permettre aux éditeurs e-Wallet de proposer des impak Coins sur leurs applications et des explorateurs de blocs afin d’assurer la transparence. Mais cela garantira également notre capacité à vérifier l’identité de nos utilisateurs et à enregistrer leurs transactions sans compromettre leur anonymat sur la blockchain.
Au fur et à mesure que les blockchains se développent, elles réussissent à tenir leurs promesses et à devenir vraiment utiles. C’est ce que nous voulons faire à impak Finance.
Philippe Gablain
Dirigeant principal de la technologie
impak Finance
La motivation de Philippe a toujours été de donner un sens à la technologie au bénéfice de l’utilisateur. Depuis le début de 1998, Philippe est un pionnier des nouvelles formes de communication numérique. Il a d’ailleurs remporté le prix de la meilleure campagne d’une organisation en 2000 pour B2L/BBDO (France). À Paris Première (chaîne de télévision française), il a tissé des liens entre la télévision traditionnelle et Internet en concevant le riche portail de contenu média de la marque. Il a ensuite conseillé de grandes entreprises sur leur stratégie de contenu pour Hummingbird, le chef de file canadien des solutions de contenu d’entreprise.
Cinq ans plus tard, Philippe est devenu dirigeant principal de la technologie de la jeune entreprise française jechange.fr, un comparateur qui vise à simplifier le processus de sélection de contrats complexes dans les domaines de l’assurance, du crédit, des banques et de la large bande. Il avait toutefois le sentiment qu’il pouvait en faire davantage. Trois ans plus tard, Philippe a cofondé Mighty Watch, un service novateur de renforcement des marches pour accroître les interactions avec leur communauté sur les médias sociaux en combinant la surveillance, la publication et l’analyse en un seul outil. En 2013, Mighty Watch a été acquis par Engagement Labs, une entreprise d’analyse des médias sociaux. En tant que chef de produit de cette entreprise, Philippe a unifié, simplifié et créé une expérience unique à partir des produits de l’entreprise afin de les adapter aux besoins des spécialistes du marketing.
Chez impak Finance, Philippe imagine des produits qui concrétiseront la mission de l’organisation, soit celle de créer une expérience inclusive qui renforcera les capacités des citoyens voulant se joindre activement au réseau social ainsi que la vision technologique qui pourra la soutenir.