Procès SBF : l’ex-patron de FTX aurait fraudé sous la supervision de ses avocats
Sam Bankman-Fried n’avait pas d’intention frauduleuse. Le procès de l’ex-dirigeant de la plateforme FTX va reprendre en fin de journée. Pendant ce temps, des acquéreurs potentiels s’intéressent déjà aux ruines de la crypto-bourse. Une interruption de plusieurs jours réclamée par les avocats de l’accusé afin de préparer son dossier de défense. En effet, ce document regroupe les différentes stratégies envisagées pour prouver la « bonne foi » de Sam Bankman-Fried. Car de toute évidence, sa non-culpabilité est encore au programme. La raison invoquée ? Les opérations frauduleuses qui lui sont reprochées auraient été menées sous la supervision d’avocats.
Rendez-vous à partir de 16 h pour suivre notre live en temps réel du procès de Sam Bankman-Fried.
L’ex-PDG de FTX plaide la « bonne foi »
Dans le cadre de certains procès, la démence peut être invoquée afin d’expliquer les agissements de l’accusé. En ce qui concerne Sam Bankman-Fried, la stratégie semble plus portée sur une ignorance proche de la crédulité. C’est en tout cas ce que laisse penser le dossier déposé hier par ses avocats auprès du ministère de la Justice (DOJ).
Car, la position de son avocat principal, Mark Cohen reste de toute évidence identique depuis le début de cette affaire. En effet, le dirigeant déchu de la plateforme FTX continue de jouer la carte de l’innocence. Un exercice devenu très périlleux compte tenu des nombreuses déclarations à charge de ses ex-collègues dans ce dossier.
Toutefois, la stratégie de défense semble vouloir surfer encore sur le doute. Et dans le cas présent il s’agit de la supposée méconnaissance de Sam Bankman-Fried du caractère frauduleux des opérations menées… bien souvent sous son autorité de PDG.
« La compréhension de M. Bankman-Fried quant à l’implication d’un avocat dans la formation des entités North Dimension et l’ouverture de son compte bancaire auprès de la banque Silvergate, ainsi que dans la création de l’accord d’agent de paiement entre FTX et Alameda, serait directement pertinente pour sa conviction de bonne foi qu’il n’y avait rien d’inapproprié à utiliser des entités contrôlées par Alameda pour accepter les dépôts des clients FTX. »
Sam Bankman-Fried présente sa carte Joker
Une affirmation étayée par la présence d’avocats au moment des faits. Mais également de « ce qu’ils savaient exactement et ce que Sam Bankman-Fried savait, de ce que les avocats savaient et faisaient »… Vous suivez ?
Mais, selon le dossier de la défense, la Cour l’aurait « empêché de faire référence dans sa déclaration liminaire au rôle d’avocats ». Car ce sujet a dû être abordé en dehors de la présence du jury, avant de pouvoir témoigner sur ces questions au procès.
« La Cour a expliqué que la possibilité pour la défense de présenter de telles preuves dépendra des circonstances, et a noté le risque de confusion si de telles preuves étaient présentées « sans aucun degré de précision quant à la raison pour laquelle [les avocats] étaient présents ou impliqués, quelles étaient leurs tâches », ce qu’ils savaient exactement et ce que l’accusé savait de ce que les avocats savaient et faisaient. »
La logique avancée par Mark Cohen est finalement assez simple. La présence et l’implication d’avocats au moment des fautes présumées de Sam Bankman-Fried plaide en faveur de son absence d’intention frauduleuse. Car cela aurait pu lui permettre de penser qu’il agissait dans un cadre légal autorisé. Fin de la plaidoirie…
Dans le même temps, le juge Lewis Kaplan a tout simplement refusé de faire témoigner deux agents du FBI à la demande des avocats de la défense. Le but : démontrer comment certaines « déclarations incohérentes » de Gary Wang et Nishad Singh avaient été effectuées au cours du procès. Mais, le juge a finalement statué sur l’inutilité de cette procédure. Car, il considère que leurs témoignages ne sont pas incompatibles avec les notes prises par les agents du FBI.