Réouverture de FTX : des conditions de reprise qui ne font pas l’unanimité

Fausse bonne idée ? La première fois que le nouveau boss de FTX en a parlé en janvier dernier, les clients de la plateforme en faillite ont clairement hésité entre rire ou pleurer. Mais, mois après mois, la perspective d’un redémarrage de la plateforme s’avère être sérieuse et l’équipe d’administrateurs en charge du recouvrement l’envisage ouvertement comme une solution pour rembourser les créanciers. Cependant, ces derniers, rassemblés en Comité, ne semblent pas vraiment convaincus par l’idée et reconnaissent même ne pas avoir été consultés. Retour sur cette bonne idée pas vraiment au goût de tout le monde.

Les administrateurs de la faillite de FTX ont proposé un plan de redémarrage de l’exchange…

Le principe avancé par les administrateurs de la faillite – le Trustee – est plutôt simple, il s’agit d’ouvrir une plateforme de crypto offshore, comprenez hors des États-Unis, pour tous les clients de FTX qui se sont pas américains. Celle-ci serait accessible pour tous les anciens utilisateurs de FTX.com, appelé groupe Dotcom, qui recevront des parts de cette nouvelle entité en fonction de leurs portefeuilles passés. Voici un extrait du dossier disponible en téléchargement via l’article de notre confrère américain :

« Les débiteurs pourraient décider que la société d’échange offshore remette une contrepartie autre que monétaire au pool de clients Dotcom sous la forme de titres de participation, de jetons ou d’autres intérêts dans la société d’échange offshore ou de droits d’investir dans des titres de participation, des jetons ou d’autres intérêts. »

Concernant les clients américains, pas de réponse claire pour le moment et pour tous ceux qui espéraient un retour en force du FTT, les choses semblent entendues :

« Les réclamations des détenteurs de FTT seront annulées à compter de la date d’entrée en vigueur et les détenteurs ne recevront aucune distribution. »

Rouvrir une plateforme crypto offshore pour tenter de rembourser partiellement une partie des créanciers semblait être une bonne idée mais les créanciers rassemblés en Comité ne l'entendent pas de cette oreille !
Les créanciers et les administrateurs de l’exchange en faillite n’ont pas le même point de vue sur les choses.

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… mais les créanciers ne sont vraiment pas d’accord avec cette idée

Mais ce plan de redémarrage, aussi incomplet soit-il, n’a pas été construit en concertation avec l’ensemble des parties. Le Comité des créanciers a vivement réagi à la publication du projet de plateforme offshore et a démenti avoir participé à son élaboration. Oui, il existe des discussions sur un redémarrage, mais non, ce n’est pas vraiment cela qu’ils envisageaient. D’où la déception perceptible dans le communiqué de presse :

« Ce qui était censé être un moment décisif pour ces dossiers de faillite, à savoir le dépôt d’un plan de réorganisation précédé d’une négociation et d’une collaboration solide et de bonne foi, est tout sauf cela. Le comité est extrêmement déçu que les débiteurs ne se soient pas entretenus avec le comité sur ces questions. »

Pour les créanciers, ce plan n’est qu’une « simple idée », qui vaut ce qu’elle vaut, mais à ce jour il n’y a eu aucune discussion formelle et le redémarrage d’une quelconque plateforme est « loin d’être une réalité ». En effet, dans le document publié il y a peine quelques heures, le Comité liste un ensemble de solutions pour favoriser le remboursement des créanciers et une plateforme offshore n’en fait absolument pas partie !

Les créanciers voudraient limiter la casse et recommencer à générer des revenus avec les actifs actuels de FTX et d’Alameda

Un nouveau jeton, une meilleure gestion financière et plus de concertations : les créanciers posent leurs exigences

Eux voudraient déjà que les administrateurs optimisent la trésorerie actuelle pour tenter de faire rentrer de l’argent dans les caisses :

« Par exemple, le Comité demande depuis de nombreux mois que les débiteurs investissent une partie de leur solde de trésorerie de près de 2,6 milliards de dollars dans des billets de trésorerie à court terme afin de générer des revenus plus importants et de compenser partiellement les honoraires professionnels. »

Les avocats du Comité, Paul Hastings et Young Conaway Stargatt & Taylor, ont ainsi proposé un Plan d’Action pour maximiser certains avoirs en crypto appartenant à FTX et à l’ensemble des sociétés affiliées, mais aussi à Alameda Research. Mais tout ceci serait resté lettre morte et les administrateurs auraient même revendu, à perte, une partie de ces actifs, ce qui a le don d’agacer les créanciers.

Enfin, les plus de 330 millions de dollars dépensés en honoraires d’avocats font aussi partie des sujets qui fâchent dans le Comité. FTX sera probablement une des faillites les plus chères de l’histoire américaine et les créanciers ont l’impression d’être les dindons de la farce ! Cependant, pour ne pas retarder encore plus la procédure et rester constructif, le Comité est prêt à discuter pourvu qu’il soit un peu mieux considéré.

La procédure judiciaire est toujours devant le tribunal des faillites du Delaware et les prises de bec entre les créanciers et les administrateurs ne concernent pas encore la justice. À condition toutefois que tout ce petit monde arrive à se mettre d’accord, car sinon cela risquerait de renvoyer la décision finale aux Calendes grecques.

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Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.