Nigéria : le dirigeant de Binance fait un malaise pendant son procès
- Le dirigeant de Binance, Tigran Gamaryan, a fait un malaise lors de son procès pour violation des taux de change et blanchiment d’argent.
- La justice nigériane a ajourné le procès suite à cet incident et a reporté l’audience à fin juin.
Un américain à Abuja. Le cauchemar africain du dirigeant de Binance n’en finit plus et Tigran Gambarayan enchaine les infortunes depuis qu’il a posé le pied sur le sol nigérian au mois de février dernier. Accusés par les autorités locales de violation des taux de change et de blanchiment d’argent, Binance et ses dirigeants font face depuis plusieurs mois à une justice agressive qui reproche à la plateforme d’avoir essayé de déstabiliser la monnaie nationale en permettant aux citoyens d’acheter et de revendre des dollars et des cryptomonnaies entre particuliers. Alors qu’il se présentait devant la cour pour s’expliquer le 22 mai dernier, Tigran Gambarayan a fait un malaise et a été évacué aux urgences. Retour sur la mauvaise journée du Monsieur conformité du premier exchange de la planète.
Tigran Gambaryan aurait dû être jugé pour violations présumées des taux de change et blanchiment d’argent…
Tigran Gamaryan, dont on parle aujourd’hui, est Américain et avant de rejoindre les rangs de Binance, il a travaillé pendant 10 ans à Washington comme agent fédéral. En tant que membre de l’unité de cybercriminalité du fisc américain, il a dirigé des enquêtes à plusieurs milliards de dollars comme celles concernant Silk Road, BTC-e ou encore Mt. Gox. Arrivé au Nigéria en février dernier pour représenter son entreprise et répondre aux accusations de la justice locale, ce spécialiste du droit et de la conformité règlementaire s’est retrouvé privé de passeport et engeôlé dans une prison du pays en compagnie de Nadeem Arjarwalla, également salarié de la plateforme.
Mais depuis l’évasion rocambolesque de ce dernier, la justice se montre encore plus inflexible à l’égard du mis en cause et lui refuse systématiquement toute demande de remise en liberté. Son procès vient de s’ouvrir devant la Haute cour de Justice d’Abuja et lors de l’audience du 22 mai dernier, les choses ne sont pas déroulées comme prévu pour le citoyen américain souffrant visiblement de problèmes de santé.
… mais l’audience tourne court pour le cadre de Binance
La presse locale raconte qu’au moment où le juge lui a demandé devenir à la barre pour déposer, l’avocat de M. Gamaryan, Mark Mordi, a fait savoir à la Cour que « son client ne se sentait pas très bien » et malgré le soutien physique de ses accompagnateurs, l’accusé s’est littéralement « effondré sur lui-même ». L’avocat a alors brandi « un certificat médical émanant de l’hôpital » qui justifiait que l’état de santé du dirigeant était incompatible avec la poursuite d’un interrogatoire.
La défense a alors demandé à la Cour à ce que la séance soit ajournée pour permettre à Tigran Gamaryan de recevoir les soins médicaux dont il avait manifestement besoin. Du côté de l’accusation, le représentant de la Commission des crimes économiques et financiers, Kele Iheanacho, ne s’est pas opposé à la requête qui a donc été validée par le juge. Le tribunal a donc fixé aux 20 et 21 juin prochains la suite des opérations et le contre-interrogatoire de l’accusé.
Dans cette affaire, le dirigeant est défendu avec énergie par sa direction qui multiplie les preuves de bonne volonté envers les autorités nigérianes, mais rien n’y fait, la justice reste inflexible et campe sur ses positions. Pendant ce temps-là, Tigran Gamaryan vit apparemment plutôt mal ses conditions de détention et la vie quotidienne dans l’établissement pénitentiaire de Kuje ne lui réussit pas vraiment.