Kraken dénonce un harcèlement américain avec 315 assignations juridiques

Jesse Powell, cofondateur et CEO de l’exchange Kraken, n’avait pas apprécié le questionnaire inquisitoire du procureur général de New York. Mais vu le nombre de bâtons dans les roues que semblent mettre les administrations américaines aux crypto-exchanges – et plus particulièrement à Kraken – on comprend mieux cette inimitié.

Kraken noyé sous les assignations US

Dans une infographie très parlante (voir ci-dessous), réalisée par leur soin, Kraken dénonce l’augmentation faramineuse des assignations et requêtes relatives à la conformité aux lois. Il y a eu 475 requêtes sur l’année 2018, soit 3 fois plus qu’en 2017 !

La palme revient sans conteste aux États-Unis avec 315 requêtes à eux seuls en 2018. Les autres pays ayant émis plus de 10 requêtes sont :

  • le Royaume-Uni : 61
  • l’Allemagne : 34
  • la France : 20

On voit même une nette augmentation durant l’année, avec systématiquement plus de 35 requêtes reçues par mois depuis cet été.

Assignation Kraken
Infographie réalisée par Kraken

Le HSIHomeland Security Investigations – et le FBI sont les deux entités américaines les plus interrogatrices avec 158 requêtes à leur actif. La SEC et la CFTC, bien connues de la cryptosphère, ont quant à elles émis respectivement 19 et 10 demandes d’enquête.

Kraken dénonce une barrière à l’entrée injustifiée

D’après Kraken, cette démultiplication des enquêtes légales devient une véritable barrière à l’entrée pour l’exploitation d’un crypto-exchange aux États-Unis (Kraken étant basé à San Francisco), en raison des énormes coûts juridiques pour y répondre. Ces assignations réclament au minimum une production de documents, et parfois, une demande de comparution devant un tribunal.

Le coût de la conformité légale est, selon l’exchange, l’une des principales raisons pour lesquelles de nombreuses entreprises choisissent de refuser les utilisateurs américains.

Cette nouvelle affaire tend à expliquer pourquoi Jesse Powell, CEO de Kraken, est si fougueux à l’égard des régulateurs américains, lui qui avait refusé de répondre au questionnaire du Procureur général de New York et avait affirmé à propos de la BitLicense :

« [C’est] une créature si fétide, si cruelle que même Kraken n’a ni le courage ni la force de faire face à ses dents pointues, grandes et méchantes »

Si vous voulez en savoir plus sur le point de vue de Jesse Powell sur la régulation, nous vous invitons à lire l’article suivant : Kraken : Jesse Powell (PDG) donne son avis sur la régulation

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.