Binance au Nigéria : la situation s’arrange (un peu) pour le dirigeant emprisonné
- L’état de santé de Tigran Gambaryan a inquiété du côté des États-Unis et les tractations semblent porter leurs fruits.
- Les autorités nigérianes ont en effet abandonné une partie des charges fiscales qui pesaient contre les dirigeants de Binance.
Un pas vers la libération ? La situation médicale de Tigran Gambaryan commençait à sérieusement inquiéter du côté des États-Unis ces dernières semaines et il semble que des tractations discrètes aient porté leurs fruits. Le dirigeant de Binance souffre en effet de crises aiguës de paludisme depuis qu’il est emprisonné au Nigéria et même si sa libération n’est pas encore à l’ordre du jour, l’horizon se dégage un peu pour celui qui doit actuellement supporter les conditions de vie éprouvantes de la prison de haute sécurité de Kuje, dans la capitale.
Les autorités du pays ont finalement abandonné une partie des charges qui pesaient contre le responsable de la conformité de Binance mais aussi contre son collègue en cavale au Kenya, et une audience prochaine pourrait marquer la fin du cauchemar pour celui qui était simplement venu dans le pays pour répondre aux questions de la justice en mars dernier. On fait le point sur la situation toujours confuse dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
La justice abandonne les charges fiscales contre les deux dirigeants mis en cause…
L’information principale du jour est donc que le Federal Inland Revenue Service (FIRS) vient d’abandonner les charges fiscales qui pesaient contre les deux dirigeants de l’exchange, même si la justice les maintient contre l’entité Binance. Tigran Gambaryan qui est emprisonné et Nadeem Anjarwalla, en cavale quelque part au Kenya selon la presse locale, sont donc hors de cause dans ce volet de l’affaire.
Les deux dirigeants restent cependant cités dans le dossier en ce qui concerne la procédure intentée par la Commission des crimes économiques et financiers à propos du blanchiment d’argent. Cela fait maintenant des semaines que la direction de la plateforme essaye de convaincre la justice du Nigéria que ses deux collaborateurs n’ont rien à voir avec les activités économiques dans le pays et que leur détention est donc non seulement illégale, mais surtout inutile.
… mais ils restent impliqués dans le volet blanchiment d’argent
Un porte-parole de la famille a d’ailleurs aussitôt fait la déclaration suivante :
« Cela montre que Tigran et Nadeem ne sont pas des décideurs chez Binance et qu’ils n’auraient jamais dû être détenus et inculpés. »
Porte-parole de la famille de Tigran Gambaryan – Source : Coindesk
Les différents comités de soutien et la direction de Binance espèrent maintenant que la Commission des crimes économiques et financiers qui se réunira le 19 juin prochain prendra « des mesures similaires » afin que « Tigran soit autorisé à rentrer chez lui auprès de sa famille », selon le communiqué de la première crypto bourse mondiale qui insiste sur l’état de santé de son salarié :
« Tigran est détenu depuis 110 jours et sa santé physique se détériore comme l’a confirmé un diagnostic récent de paludisme et de pneumonie. Binance s’engage à continuer de travailler avec le gouvernement nigérian pour résoudre ce problème ».
Communiqué officiel de Binance – Source : Coindesk
À ce jour, ni la justice ni le gouvernement du Nigéria ne se sont exprimés publiquement sur ces derniers évènements, mais il y a fort à parier qu’en coulisses, la diplomatie américaine a pesé de tout son poids pour infléchir les positions de la Présidence. Positions par ailleurs parfaitement intenables d’un point de vue juridique, car même si l’on respecte ici la pleine légitimité du Nigéria à mener les actions qu’il pense justes et même s’il n’est pas question de soutenir une quelconque ingérence dans les affaires internes du pays, il faut bien reconnaitre qu’accuser Binance et ses deux cadres d’orchestrer une déstabilisation de la monnaie locale est quand même peu probable.