Les ETF Ethereum pourraient attirer 15 milliards de $ en 18 mois d’après cet expert crypto
Un ETF peut en cacher un autre. Attendus pour le 4 juillet prochain selon des sources bien avisées, les ETF Ethereum au comptant devraient faire leurs premiers pas à Wall Street durant l’été prochain. Et, la question de leur succès se pose déjà. Ceux qui espèrent le même genre de mouvement que sur Bitcoin au mois de janvier pourraient être déçus. Certains même se projettent déjà sur un relatif échec. Pour Matt Hougan, le directeur des investissements de Bitwise, il est plus intéressant d’essayer de calculer les flux nets qui se déverseront dans ces produits négociés en bourse à partir de données tangibles plutôt que de simplement spéculer. C’est parti donc pour une extrapolation mathématique en trois temps qui nous amènera au chiffre de 15 milliards de dollars.
Les capitalisations totales d’Ethereum et de Bitcoin comme référence de départ…
Au départ de sa projection, il y a la capitalisation totale de Bitcoin à 1 266 milliards de dollars qu’il compare au montant actuellement déposé sur les ETF Bitcoin qui s’élève à 56 milliards de dollars. Pour une meilleure estimation, il va plutôt prendre le chiffre de 100 milliards qui, selon lui, devrait être atteint d’ici à la fin 2025 sur ces ETF BTC et qui servira donc de montant référence. Cela représente environ 8 % de la capitalisation totale du BTC, donc en appliquant le même ratio pour Ethereum avec une capitalisation de 432 milliards de dollars, on arrive au chiffre de 35 milliards.
On va maintenant déduire l’ensemble du Grayscale Ethereum Trust qui sera converti en ETF le jour du lancement et qui apportera 10 milliards de dollars à lui tout seul sur le marché, il reste donc 25 milliards. Mais, si compare ce qui se fait déjà ailleurs en Europe ou au Canada où des ETF BTC spot sont déjà cotés en même temps que des ETF ETH spot, on s’aperçoit que la répartition se fait autour de 77-78% pour Bitcoin contre 22-23% pour Ethereum. Or, si on reprend la capitalisation totale, on s’aperçoit que Bitcoin représente plutôt 74% du marché quand Ethereum représente 26%, il y a donc une légère différence entre ce que devrait être la répartition des montants alloués aux ETF et la part de capitalisation.
…combinées avec les données d’autres marchés ETF et la notion de cary trade en révélateur
Et cela s’explique assez facilement, car Bitcoin est la principale cryptomonnaie du marché. Elle bénéficie d’une meilleur exposition médiatique, d’un discours de valeur refuge rodé et ancré dans les esprits. De plus, certains investisseurs ayant déjà mis des billes dans des ETF Bitcoin ne vont peut-être pas en mettre dans ceux sur ETH. Pour Matt Hougan, cela sera aussi vrai aux États-Unis. Il pondère donc le chiffre de 25 milliards que nous avions et avance plutôt 18 milliards à ce stade de la réflexion.
Passons maintenant à la dernière étape du raisonnement avec ce que l’on appelle le cary trade. C’est une pratique qui consiste grosso modo à prendre des positions au comptant et Futures en même temps pour profiter des primes et des légères variations de prix de chaque côté. Il s’agit de pratiques liées à du trading pur, très développées dans le milieu financier. Le responsable des investissements de Bitwise estime que ces flux représentent actuellement environ 10 milliards de dollars sur l’ensemble des ETF Bitcoin. En pondérant les montants par rapport aux montants circulant sur Ethereum, il enlève 3 milliards de dollars aux 18 précédents et nous arrivons finalement sur le chiffre de 15 milliards.
Les 18 mois qui suivront la cotation des ETF Ethereum au comptant, ce sont donc environ 15 milliards de dollars qui devraient affluer sur ces produits financiers. Cependant, Matt Hougan reconnait que ce pourrait être plus en fonction de la croissance du projet, de l’essor des stablecoins, des répercussions de la récente mise à niveau de la blockchain Dencun et tout simplement d’un possible marché haussier qui accentuerait fortement la demande. Ce 15 milliards de dollars est donc une estimation plutôt raisonnable, mais il reconnait mezzo voce que « nous ferons sûrement mieux que cela ».