Ethereum à la croisée des chemins : accélérer ou mourir (selon la Bank of America)

L’avenir d’Ethereum en question – Ethereum dépassera-t-il un jour Bitcoin ? Ethereum sera-t-il délogé par Solana ? Par Avalanche ? Par Cosmos ? Quel réseau remportera la bataille des contrats intelligents ? Vous connaissez bien tous ces débats qui traversent notre écosystème régulièrement. Aujourd’hui, ce sont les analystes de la Bank of America qui se demandent combien de temps la deuxième crypto du marché conservera son avantage de « premier arrivé » sur ses concurrents. Voilà leurs arguments.

Un leader contesté qui tient bon pour le moment…

Alkesh Shah et Andrew Moss, tous deux analystes chez Bank of America (BoA) ont publié un rapport de recherche sur Ethereum la semaine dernière. Le constat à propos de ce réseau, est évidemment qu’il fut le premier à permettre des contrats intelligents tels qu’on les connait maintenant. C’est d’ailleurs sur cette blockchain que la DeFi – finance décentralisée – s’est démocratisée et que les premières applications ont vu le jour.

Cependant, la multiplication de ces protocoles et autres Dapps – applications décentralisées – ont entrainé un effet de congestion du réseau et ont mécaniquement fait augmenter les frais pour les utilisateurs. D’où l’importance pour les développeurs d’Ethereum de vite trouver une solution de mise à l’échelle pour ne pas perdre ce fameux avantage du « premier arrivé ». Et donc risquer la disparition ? C’est en substance ce que l’on peut lire dans la note :

« Comme dans les cycles technologiques précédents (PC, logiciels, Internet), de nouveaux projets sont susceptibles d’émerger et des projets mal positionnés vont sortir. »

Le réseau Ethereum enchaine les mise à jour réussies mais la concurrence ne l'attendra pas et pousse derrière pour prendre sa place. Une note de travail de la Bank of America met gentiment en garde Ethereum contre sa proposition de premier arrivé qui pourrait ne pas suffire dans les mois à venir.
Ethereum suit sa roadmap mais la concurrence ne l’attendra pas !

… mais qui sera remis en question s’il n’est pas capable d’augmenter sa capacité de traitement

Car la concurrence pousse ! C’est pourquoi les analystes s’attendent à ce que l’adoption et l’utilisation d’Ethereum ralentissent si le réseau n’est pas en mesure d’augmenter son débit. Entendez par là le nombre de transactions par seconde. Et même si ce paramètre-là ne représente pas forcément l’alpha et l’oméga d’une blockchain, il reste très important. D’où la conclusion de la note en forme de mise en garde :

« Nous considérons que la viabilité à long terme d’Ethereum dépendra de sa capacité à réaliser la vision exposée dans sa feuille de route qui comprend la mise en œuvre d’une architecture partitionnée – ou fragmentée – pour étendre considérablement sa capacité de débit. »

Du côté de la communauté Ethereum, on sait que l’architecture en question, appelée sharding en anglais, est déjà dans les cartons et qu’elle devrait voir le jour dans les mois à venir. Sur le site de la fondation, on trouve même la date de 2023/2024. Mais en attendant de voir si l’équipe tient les délais et si Ethereum sera capable d’accélérer, les layers 2 comme Arbitrum ou Optimism mènent la danse et tentent, à leur façon, d’augmenter la capacité de traitement de l’ensemble de l’édifice.

Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.