Ethereum et Solana dans le cloud – La blockchain à l’épreuve de la centralisation
Le cloud, la nouvelle bête noire de la décentralisation – La décentralisation d’un réseau blockchain est fonction du nombre de nœuds qui le composent. Cependant, le lieu et l’infrastructure d’hébergement de ces nœuds entrent aussi en compte. Malheureusement, ces derniers ont tendance à être dangereusement centralisés sur des hébergeurs cloud, créant une potentielle fragilité. C’est notamment le cas sur Ethereum.
Ethereum dépendant du cloud d’Amazon ?
Avec plus de 4 200 nœuds, Ethereum est l’un des réseaux blockchain les plus décentralisés de l’industrie. Cependant, en se penchant sur le détail de ces données, la dépendance à Amazon et aux autres services cloud devient évidente.
Ainsi, 65,3% de l’ensemble des nœuds du réseau Ethereum sont hébergés sur des services d’hébergement centralisés. Seuls 32% des nœuds sont eux hébergés par des particuliers sur un serveur local.
Plus dérangeant encore, parmi les 65% de nœuds hébergés chez des hébergeurs professionnels, 51% utilisent AWS, le service de cloud d’Amazon.
De surcroît, ces derniers ne sont pas non plus très décentralisés géographiquement. En effet, 46% des nœuds sont hébergés aux États-Unis, suivis par l’Allemagne et Singapour avec respectivement 13 et 4% des nœuds.
Une situation inquiétante, car elle ouvre un point central de défaillance sur le réseau Ethereum. Ainsi, si un pays comme les États-Unis souhaitait attaquer le réseau, il pourrait faire pression sur Amazon pour que l’entreprise interdise l’exécution de nœuds sur AWS.
Par conséquent, les équipes de Messari ont annoncé jeudi qu’il était important que la « crypto se décentralise ».
Solana, même combat
Évidemment, Ethereum n’est pas le seul réseau à rencontrer ce problème. La blockchain Solana est elle aussi majoritairement hébergé chez de grandes entreprises de cloud.
Ainsi, 95% des nœuds Solana sont hébergés sur des services d’hébergement cloud. Parmi ces nœuds, 42% sont hébergés chez Hetzner et 26% chez OVH.
Au-delà de l’écosystème blockchain, ces services d’hébergement, et notamment celui d’Amazon, ont réussi à se rendre indispensables. C’est d’ailleurs l’une des activités les plus lucratives de l’entreprise.
En effet, ces derniers facilitent le déploiement d’applications, tout en proposant des coûts de fonctionnement attractifs. Ainsi, bon nombre de développeurs optent pour cette solution souvent moins fastidieuse et coûteuse que d’héberger un nœud eux-mêmes.
Cette situation avait déjà été relevée en 2020 par Messari, dans son rapport sur Ethereum 2.0 :
« De plus, les coûts élevés d’exploitation de l’infrastructure font qu’il est plus probable que les nœuds tournent sur une infrastructure avec des fournisseurs de cloud computing (par exemple AWS) – ce qui rend Ethereum plus exposé aux points centraux de défaillance. »
Avec le passage au Proof of Stake, le nombre de nœuds devrait exploser sur Ethereum. Espérons que les fournisseurs de services et hébergeurs de nœuds validateurs prennent en compte la décentralisation des nœuds dans leurs infrastructures.
Selon les dernières estimations, le passage au Proof of Stake pourrait avoir lieu le 15 septembre prochain. Cependant, le spectre d’un fork conservant le Proof of Work commence à se dessiner.
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