Blockscan, une messagerie sur Ethereum ?

Vitalik vous a envoyé un wizz – Ce mardi, l’équipe d’Etherscan a introduit Blockscan Chat. Cette messagerie wallet-to-wallet serait-elle un début de réponse plausible aux défaillances du Web3 en matière de communication ?

Déblocage d’un nouveau type d’échanges

Etherscan est une plateforme d’exploration de data on-chain, de recherche, d’API et d’analyse dédiée au réseau Ethereum(ETH). En proposant une messagerie simple et instantanée, il n’est plus seulement question d’échanges d’actifs.

Premièrement, avec l’intégration du sacro-saint Sign in with Ethereum, élément essentiel d’une dApp digne de ce nom, Blockscan ne fait pas dans la dentelle. De plus, l’équipe d’Etherscan a pris soin d’incorporer l’Ethereum Name Service (ENS).

Les destinataires dotés d’une adresse Ethereum recevront une notification via l’explorateur de bloc. Cependant, pas de panique ! Il n’y sera pas pour autant rendu public.

Pour autant, vous vous demandez peut-être pourquoi tirer parti de la blockchain Ethereum pour envoyer des messages au lieu de son téléphone ou toute autre application disponible ?

La réponse s’illustre par 3 capacités :

• Garder le contrôle de ses données ;
• Utiliser des plateformes résistant à la censure ;
• Communiquer sans crainte de surveillance.

En réalité, ce n’est pas tout à fait ce qui se passe ici. Par ailleurs, la page d’accueil est assez explicite à ce sujet :

« Rappelez-vous que nous sommes off-chain ! Blockscan Chat (construit par Etherscan) est exécuté sur nos serveurs, donc les messages ne sont pas envoyés sur une chaîne de blocs. Il n’y a pas non plus de garantie que le destinataire verra ou répondra à votre message. »

Pour faire simple, Blockscan n’a pas les avantages de la décentralisation.

Les défaillances actuelles dans la communication du Web3

« I had the same issue, but it was resolved immediately after I wrote to Metamask instant support. I think you should write to them too. »

Jollyce Myrick

Une phrase bien trop connue de tous !

Messages Discord surchargés, spams, scams : voilà le train-train quotidien de l’utilisateur lambda.

Dans un écrit personnel, je suggérais quelques pistes d’amélioration que voici :

• Contract-to-wallet afin de recevoir des annonces vérifiées d’un projet ;
• Wallet-to-wallet en vue de pouvoir joindre le propriétaire spécifique d’un NFT ;
• Wallet sign-in dans l’intention d’offrir l’accès à une communauté inaccessible sans la détention un token particulier.

Blockscan a tapé dans le mille. En optant pour un système wallet-to-wallet, elle permettrait aux enchérisseurs d’envoyer directement des messages aux propriétaires d’actifs. En bref, la plateforme pourrait bien devenir une alternative venant saper les traditionnelles marketplaces NFT.

Pour lui, certains projets tentent de développer une messagerie wallet-to-wallet, mais le plus difficile est toujours d’en faire décoller le réseau. L’avantage d’Etherscan, c’est son trafic inhérent, notamment du public cible.

C’est par cette vision que la concurrence avec des marchés NFT, comme OpenSea, prend racine. Si l’on voit un NFT que l’on apprécie, pourquoi ne pas simplement envoyer un message directement à son propriétaire ? La discussion pourrait déboucher sur un accord et, en s’abrogeant de ce tiers, des frais pourraient être évités.

En même temps, des utilisateurs s’inquiètent de la poubelle à spams que la plateforme pourrait devenir. Cependant, les créateurs ont été prévoyants. La messagerie nous offre 2 précautions :

• Le blocage traditionnel ;
• Un mode anti-spam.

Dans le second cas, seules sont autorisées les nouvelles conversations vers un utilisateur avec lequel vous avez déjà préalablement interagi via une transaction sur Ethereum.

On peut tout de même s’inquiéter de l’émergence d’un modèle pay-to-scam. Récemment, nous assistions au désarroi de propriétaires naïfs s’étant faits dérober leurs BAYC. Ce déploiement raccrochant les wagons entre la communication et le Web3 ne serait-il pas un autre moyen de faire rentrer le loup dans la bergerie ?