Ethereum : la mise à jour Istanbul déployée avec succès
Les mille et une nuits, sur la blockchain – La mise à jour du réseau Ethereum, intitulée Istanbul, a été déployée lors de la validation du bloc numéro 9 069 000. Les 6 EIPs intégrés permettent notamment la réduction des coûts de différentes fonctions utilisées par les smart contracts, ainsi qu’une interopérabilité avec le réseau Zcash. Retour rapide sur ce nouvel hardfork, et les quelques turbulences engendrées par cette évolution.
Mise à jour Istanbul déployée (presque sans embûches)
Ce dimanche 8 au matin, le bloc 9 069 000 a été miné sur le réseau Ethereum. Il fut porteur de la mise à jour Istanbul, évolution du réseau permise par le biais d’un hard fork.
Pour rappel, cette mise à jour apporte des optimisations du coût en gas de certaines fonctions propres aux smart contracts, une amélioration des ZK-SNARKs ou encore une interopérabilité entre les blockchains Ethereum et Zcash. Pour les curieux, nous vous invitons à vous replonger dans notre analyse de ces diverses améliorations grâce à l’article que nous avons consacré à Istanbul ce week-end.
Dans l’ensemble, ce hard fork s’est bien passé pour l’ensemble des clients Ethereum, même si le client Parity a eu à subir quelques ratés… vite compensés.
En effet, les équipes de Parity ont dû déployer un patch de mise à jour d’urgence au moment du fork, car le client initial n’incluait pas une des nouvelles fonctions-phares d’Istanbul, à savoir la fusion de l’EIP 1344. la réactivité des équipes de Parity a permis de mitiger les répercussions sur l’ensemble du réseau. Malheureusement, cela n’a pas empêché les détracteurs de sauter sur l’occasion.
Bitcoiners in da house
Il faut bien avouer qu’à l’approche du moment fatidique du fork, un nombre relativement large de nœuds du réseau Ethereum n’étaient toujours pas à jour pour se lancer dans l’aventure : près de la moitié n’étaient ainsi pas référencés comme prêts selon l’explorateur d’ethernodes.org.
Du coup, ça n’a pas manqué : certaines figures de la sphère Bitcoin sont venus casser (plus ou moins gentillement) du sucre sur le dos du vilain petit canard étheriste : le fait que le hard fork se passe relativement sans encombre serait ainsi une démonstration de la centralisation entière du réseau.
The smoothness of the hard fork considering > 50% of all nodes weren’t ready is more proof of ETH’s centralization around a few nodes (Infura, mining pools) than anything. https://t.co/ZJujTlQ6Nx
— notgrubles (@notgrubles) December 8, 2019
Ce n’est pas la première fois que le réseau Ethereum est qualifié de centralisé, notamment à cause de sa dépendance supposée aux nœuds mis à disposition par la société Infura. Ces nœuds permettent aux développeurs de Dapps d’accéder aux informations de la blockchain Ethereum (ETH) sans avoir besoin de posséder un nœud complet eux-mêmes.
Des premiers progrès
Finalement, et au delà des querelles de chapelle, ce sont actuellement à l’heure de mettre sous presse bien 96,4 % des nœuds qui sont à jour, tous clients confondus. Ce chiffre permet d’affirmer que la mise à jour Istanbul est bien déployée et fonctionnelle.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir les premiers effets positifs de la mise à jour. Un de ces effets sera d’ailleurs largement apprécié par la communauté : certains n’ont en effet pas tardé à pointer du doigt une réduction rapide du coût en gas pour soumettre des transactions au réseau.
La mise à jour Istanbul va donc permettre d’initier la phase 0 de la transition d’Ethereum 1.0 à Ethereum 2.0, qui vise à augmenter la scalabilité de la blockchain grâce à diverses méthodes (Plasma, Sharding, etc.). Il faut tout de même noter que la mise à jour Istanbul a subi un retard de deux mois par rapport aux premières estimations communiquées par ConsenSys au moment de la publication de la roadmap actualisée d’Ethereum. Mais, bon an mal an, il semblerait que le protocole continue son bonhomme de chemin.