Zoom sur la protection des dépôts bancaires
Bonjour ! C’est pour un retrait – Une phrase que les banques n’aimeraient pas entendre trop souvent de la part de leurs clients, sous peine de ne pas être en mesure de restituer l’intégralité de leurs fonds aux déposants. Mais alors que la Réserve fédérale américaine (FED) vient de mettre 25 milliards de dollars sur la table pour arrêter la contagion liée à la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), il est l’heure de s’intéresser à la protection des dépôts bancaires.
Le FGDR : le protecteur des dépôts en France
Si vous êtes client d’une banque française, vous devriez recevoir chaque année une information visant la protection de vos dépôts bancaires. Ce mail ou courrier dont vous êtes destinataire vous rappelle que vos fonds sont (en principe) protégés à hauteur de 100 000 euros par déposant et par banque.
Cette protection est assurée par un organisme dédié, le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR) qui a pour but de garantir aux déposants de retrouver leurs fonds en cas de défaillance d’un ou plusieurs établissements bancaires.
À ce jour, le FGDR compte quasiment 500 adhérents et est donc censé couvrir la quasi-totalité des avoirs déposés dans les banques du pays. Exception faite des livrets réglementés que sont le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), dont les soldes sont directement garantis par l’État.
Pourquoi faut-il garantir les soldes des comptes bancaires ?
Dans un monde idéal, chaque euro déposé à la banque serait récupérable immédiatement, et aucun établissement n’aurait à souffrir du risque de panique ou « bank run », car la banque serait en mesure de remettre immédiatement leurs fonds à tous ses clients.
Or, les banques placent l’argent que vous leur confiez. Le Livret A et le LDDS servent, par exemple, à financer des programmes de construction ou viennent aider au soutien d’entreprises innovantes.
Il est également très fréquent que la banque investisse et place votre capital. C’est ce qu’à fait la Silicon Valley Bank (SVB), en investissant dans des bons du Trésor américain à 1 % lorsque les taux directeurs étaient négatifs. Un placement qui, à l’époque, apparaissait comme non risqué.
Mais dans un contexte de hausse généralisée des taux, plus personne ne souhaite racheter à la SVB ses obligations à 1 %, alors que les obligations nouvellement émises sur le marché sont beaucoup plus rémunératrices (4 ou 5 %).
Il en résulte que la banque, même si elle n’a pas perdu l’argent de ses clients, n’est pas en mesure de le leur restituer immédiatement. Cela engendre un évident problème de liquidité. De manière assez naturelle, les clients de la banque ont alors souhaité récupérer leurs dépôts le plus rapidement possible afin d’éviter de souffrir de ce manque de liquidité, ce qui a précipité la chute de l’établissement.
Les mécanismes de résolution bancaire : une bonne solution ?
Pour éviter une contagion du secteur financier, les autorités ont mis en œuvre des mécanismes dits de « résolution » qui permettent d’endiguer les crises financières avant que celles-ci ne viennent prendre des conséquences disproportionnées.
Ainsi, chaque établissement financier disposant en France de la licence bancaire se doit de cotiser au FGDR qui fonctionne comme une assurance classique et qui se servira des cotisations versées par les adhérents pour couvrir la faillite de l’un d’entre eux.
Or, un tel mécanisme souffre d’un problème de taille : les fonds collectés par le FGDR ne suffisent tout simplement pas à assurer la réussite de sa mission dans le cas où un établissement d’envergure viendrait à faire défaut.
En 2021 l’ensemble des fonds récoltés par le FGDR s’élevait, d’après son rapport d’activité, à 6,1 milliards d’euros. Cela représente environ 0,5 % des dépôts bancaires français.
Il est donc très peu probable que le FGDR soit en mesure d’endiguer la faillite d’un établissement bancaire de moyenne ou de grande taille… en gardant à l’esprit que la couverture assurée par le FGDR est limitée à 100 000 euros par banque et par déposant.
Il existe un Fonds de résolution unique européen dont l’objectif est de disposer, d’ici la fin d’année, de fonds équivalent à 1 % des dépôts bancaires européens. Ce fonds pourrait venir aider ponctuellement en cas de faillite d’une banque française. Mais il y a fort à parier que, dans le cas où la situation exigerait l’intervention de ce fonds européen, nos banques nationales ne seraient pas les seules à souffrir, l’aide européenne se trouverait diluée dans de nombreux États et, in fine, cela ne permettrait pas de sauver le système.
Prudence donc !
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La FDIC : celle qui protège les dépôts bancaires aux États-Unis
La Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) fonctionne de manière relativement similaire à celle de notre FGDR français. Cette agence indépendante a pour but de protéger les dépôts bancaires américains. Et elle doit le faire en se servant des cotisations versées par les établissements bancaires.
Il faut reconnaitre à la FDIC un certain succès. En place depuis 1934, elle est intervenue à de nombreuses reprises pour permettre aux clients de banques en faillite de voir leurs dépôts rachetés par un concurrent et ne pas perdre un centime dans l’opération de transfert.
Ceci étant, ce mécanisme ne protège les déposants qu’à hauteur de 250 000 dollars et a lui-même failli connaitre la faillite en fin 2009, date à laquelle la FDIC a dû demander des paiements de plusieurs années de cotisations en avance à ses adhérents afin de rester à flot.
En dernier recours, la FED
Comme nous l’avons vu plus haut, les mécanismes de résolution existants ne sont pas suffisants.
La FED en est bien consciente et c’est certainement la raison pour laquelle elle vient d’annoncer un programme d’aide aux banques de 25 milliards de dollars afin de leur permettre de faire face à cette période compliquée.
Afin d’endiguer les risques de panique généralisée et d’une crise financière importante, la FED et la FDIC viennent d’annoncer la prise de mesures visant à couvrir l’intégralité des dépôts placés dans les livres de la SVB et de la Signature Bank.
Hélas, le recours à l’imprimante magique dont dispose la Réserve fédérale ne risque pas de mettre un terme à l’inflation, qui est elle-même la conséquence de l’impression monétaire déraisonnable de ces dernières années.
Lutter contre l’inflation en haussant les taux risque de mettre en péril l’économie, qui devra alors être à nouveau mise sous oxygène d’impression monétaire. C’est un cercle vicieux dont il n’est pas garanti que nous sortions indemnes.
Comment protéger au mieux son argent ?
Il n’existe malheureusement aucune réponse certaine en la matière. Nous vivons une période compliquée qui impose une gestion du risque rigoureuse qui, nécessairement, passe par la diversification du capital au sein de plusieurs actifs et catégories d’actifs (actions, immobiliers, cryptos). Quoi qu’il en soit, lisser votre prix d’entrée en optant pour le DCA peut être une bonne décision.
En crypto, ne faites pas l’économie de la prudence ! Ainsi, pour conserver vos avoirs cryptographiques à l’abri, la meilleure solution est encore un wallet hardware personnel. Chez Ledger, il y en a pour tous les profils et toutes les cryptos. N’attendez pas pour mettre vos capitaux en sécurité (lien commercial) !