Les monnaies numériques des banques centrales ont le vent en poupe
La semaine dernière, un ancien procureur fédéral de la Pennsylvanie annonçait durant sa visite aux Pays-Bas que les activités illégales financées en bitcoins étaient bien moins répandues que leurs analogues en fiat. Quelques jours plus tard, Sheila Bair, une ancienne présidente de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) rappelait à la banque centrale des Etats Unis qu’il serait peut-être temps maintenant d’envisager de créer une monnaie digitale.
Dans un contexte où l’économie mondiale se remet de la dernière crise financière
Ce procureur évoque en effet sur un communiqué de Yahoo Finance la possibilité qu’une « monnaie digitale de la banque centrale » (Central Bank-issued Digital Currency – CBDC) pourrait, entre autres, être aussi stable que la devise nationale, réduire le risque de crise financière mais aussi améliorer les outils de politique monétaire. En effet, il semblerait que « si cette initiative était bel et bien entreprise, elle pourrait stabiliser le système financier, limiter les risques financiers et aussi donner de nouveaux outils à la Reserve Fédérale à sa disposition » plutôt que de passer par les mécanismes conventionnels et non-conventionnels élaborés durant la dernière décennie, rajoute l’intervenant de Yahoo Finance. Ces outils conventionnels et non-conventionnels sont bien évidemment la politique des taux d’intérêts, mais aussi le quantitative easing (assouplissement quantitatif).
Il est très important de rappeler ici que les États-Unis (bien qu’ils en étaient à l’origine) étaient sur la ligne de front durant la crise des subprimes. En ajoutant à cela la crise de la dette souveraine que l’Europe a connue ces dernières années, la possibilité d’un Italixit et les divers revers financiers qu’ont dû essuyer le Brésil, la Russie, l’Ukraine et le Venezuela ces derniers temps, le climat macro-économique n’est pas au beau fixe. C’est donc de ce climat en question que certains hauts dirigeants américains souhaitent se protéger.
Nous parlions du soft power dont les Américains avaient fait si bon usage durant ces dernières décennies; quand le PDG de Lazard le mentionnait, ce dernier avait explicitement stipulé la suprématie de leur devise nationale qui pourrait un jour ou l’autre se faire blackbouler. Sheila Bair se serait-elle mise elle aussi au diapason?
Sources : CCN ; Yahoo Finance|| Image from Shutterstock