Holders de bitcoins, dénoncez-vous ! Le gendarme financier coréen lutte contre les conflits d’intérêts de ses employés

« Pureté fiat-iste » oblige, que les bitcoiners se dénoncent – La Commission des services financiers sud-coréenne demande à ses fonctionnaires de déposer un rapport concernant leurs investissements en cryptomonnaies.

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Des crypto-addict dans un milieu anti-crypto

La Commission des services financiers sud-coréenne a ordonné à ses fonctionnaires en charge de l’élaboration des politiques du pays en matière de cryptomonnaies et de gestion des exchanges, de déposer des rapports concernant leurs investissements en cryptos, avant le 7 mai 2021. Les fonctionnaires qui surveillent et analysent les transactions cryptos suspectes, et qui gèrent les développements technologiques sont également concernés par cette disposition.

Un responsable de la CSF a indiqué à l’agence de presse Yonhap, qu’il s’agit d’un « rappel du code de conduite existant » suite aux récents changements de personnel. Ce rappel précéderait un renforcement de la réglementation sur les transactions cryptos à l’étranger. L’ordre donné aux fonctionnaires de la CSF pourrait en réalité être une mesure qui vise à éviter un bis repetita de l’incident de 2017, juste avant le communiqué officiel sur un nouveau cadre réglementaire à l’époque. Un employé de l’agence avait tiré des profits des informations dont il disposait avant qu’elles ne soient divulguées publiquement.

La loi sud-coréenne sur les marchés de capitaux dispose que les employés de la FSC ne sont autorisés à utiliser qu’un seul compte de société de valeurs mobilières pour leurs transactions. Ces dernières sont par ailleurs limitées à 20 transactions boursières par trimestre. Les hauts fonctionnaires ne peuvent trader des actions. Ils peuvent uniquement investir dans des fonds négociés en bourse (ETF) ou des actions étrangères.

Il existe cependant un vide juridique concernant les cryptomonnaies. Seul le règlement intérieur de la CSF oblige ses employés à signaler leurs investissements cryptos au Président de la commission. Le règlement interdit également aux fonctionnaires de la CSF qui disposent d’informations devant être rendues publiques, d’investir dans les cryptomonnaies. Les entorses au règlement ne sont cependant passibles que de sanctions légères.

Combattre Bitcoin, mais en profiter

Décembre 2017, un employé du service de surveillance financière réalise des profits de plus de 50% en tradant des cryptos avant l’annonce officielle sur les politiques et le cadre réglementaire mis en place par le gouvernement de la Corée du Sud quelques jours plus tard. L’employé travaillait sur un programme de contre-mesures sur les cryptomonnaies.

Ces dispositions ont été appliquées peu après que le prix du Bitcoin (BTC) ait franchi pour la première fois la barre des 20 000 $. Elles incluaient l’introduction de règles KYC/AML plus strictes pour les investisseurs. Ces mesures interdisaient le trading crypto sur les exchanges locaux pour les étrangers et les mineurs. Des rumeurs quant à une interdiction des exchanges du pays par le gouvernement sud-coréen avaient circulé peu avant l’annonce officielle.

Des cypherpunks défendant la cause des cryptomonnaies infiltrés dans les hautes sphères des institutions de régulation financière et monétaire : de quoi donner des ulcères aux adeptes d’une légalisation d’un voyeurisme financier justifié par la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Combien de fonctionnaires de la CSF détiennent des cryptomonnaies ? Des statistiques qui pourraient être révélatrices de la capacité de Bitcoin et ses cadets à gagner du terrain même en milieu hostile.

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Le Journal Du Coin

Un article de la rédaction. Le Journal du Coin, premier média d’actualités francophone sur la cryptomonnaie, Bitcoin, et les protocoles blockchain.