Bitmain prépare son entrée en bourse

Bitmain, entreprise chinoise basée à Pékin, est le leader mondial du minage de bitcoins et de fabrication de circuits intégrés dédiés (ASIC), possédant 70% des parts de marché. C’est après une levée de fonds de 400 millions de dollars via le fonds de capital risque Sequoia Capital China, organisée en début de mois, que Bloomberg rapporte cette nouvelle.

Dans l’univers des cryptos où le mot d’ordre est « la décentralisation », le PDG de l’entreprise, évaluée à plus de 12 milliards de dollars, ne voit pas les choses du même angle. Le jeune milliardaire de 32 ans affirme que :

« Nous essayons du mieux que nous pouvons de conserver notre avantage.»

Et les concurrents dans tout ça ?

NVIDIA, société américaine cotée en bourse, réalisant un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards par an, semble elle aussi être dans la course ; mais les analystes rétorquent qu’il aura fallu plus de 24 ans à l’entreprise pour atteindre un tel chiffre et non 4 !

Canaan, entreprise elle aussi chinoise, fondée en 2013 et basée à Pékin, possède quant à elle 15 % des parts de marché du mining. Il paraîtrait alors que ce soit cette compagnie qui fut la première à prendre la décision d’entrer en bourse. Au début du mois de mai, Canaan avait annoncé qu’elle organisait une levée de fonds de 1 milliard de dollars.

L’intelligence artificielle, nouveau pivot stratégique pour Bitmain…et pour la Chine

@JihanWu

Jihan Wu, PDG de la compagnie Bitmain, a récemment déclaré à Bloomberg que les fonds levés lors de l’introduction en bourse seraient utilisés pour pénétrer d’autres secteurs comme l’intelligence artificielle (IA). De façon similaire aux preuves de travail (PoW) des cryptomonnaies, l’IA requiert une grande quantité de calculs. C’est pour cela que Bitmain travaillera sur de nouvelles puces conçues spécifiquement pour le traitement des données dans les systèmes d’IA.

Bien évidemment, l’IA est loin d’être un nouveau concept en Chine. Le gouvernement local en raffole et le soutient fortement ; il l’utilise entre autres pour la surveillance de ses citoyens. La startup AI la plus notable en Chine est SenseTime, qui fournit aux forces de l’ordre des applications permettant la reconnaissance faciale et le repérage de personnes.

Un certain livre blanc paru après l’éclatement de la bulle financière mentionnait dès les premières pages « anonymat » et« décentralisation ». Si la crise financière s’est peut être estompée, il semblerait qu’il en soit de même pour ces deux termes.

Sources : CoinTelegraph ; News.Bitcoin.com || Image from Shutterstock

Jean-Armand Figeac

Jean-Armand est basé à Zürich et travaille depuis 2018 comme Consultant Blockchain pour l’entreprise phare du marché suisse des télécommunications . Son parcours dans la Fintech a débuté en 2016 comme analyste risque de crédit au sein d’une start-up Zurichoise. Il a oeuvré de nombreuses années pour diverses entreprises internationales de renom, des PME et TPME sur trois continents durant ces dix dernières années. Diplômé d’un Master en Banque et Finance de l'Université de Lucerne, Jean-Armand passe la majeure partie de son temps libre à perfectionner ses connaissances dans les langues étrangères telles que le russe, le swahili, l’arabe et l’allemand.