Venezuela : vers une acquisition de bitcoins & d’ethers par la banque centrale ?

La banque centrale vénézuélienne réalise des tests internes pour déterminer si elle peut détenir des cryptomonnaies dans ses réserves. Ce ne serait cependant pas pour simplement spéculer, mais pour faciliter les échanges d’une société pétrolière locale.

Les coffres en dollars US se tarissent

Selon un rapport de Bloomberg, les dollars US présents dans les coffres de la réserve vénézuélienne se tarissent à cause de l’embargo américain.

Évolution des réserves depuis 2015. Bloomberg

Comme le montre le graphique émis par Bloomberg, la réserve a été divisée par trois en l’espace de 4 ans, passant de 24 à 7,8 milliards de dollars.

Le président Nicolas Maduro avait déjà tenté de créer, sans grand succès, une cryptomonnaie étatique adossée au pétrole : le Petro. Aujourd’hui il semblerait que le pays se tournerait vers des actifs ô combien plus légitimes. Bitcoin et Ethereum ont été cités.

Cette stratégie est probablement menée pour contourner les restrictions économiques infligées au pays.

Des bitcoins pour faciliter une relation à 3

À l’origine de cette idée, une entreprise pétrolière d’état – Petroleos de Venezuela SA (PDVSA) qui souhaiterait utiliser la banque centrale comme intermédiaire. PDVSA enverrait des cryptomonnaies à la banque centrale, qui payerait ensuite à son tour le prestataire de la compagnie pétrolière… en bitcoins & autres ethers.

Le producteur pétrolier a imaginé ce montage suite à des difficultés pour payer ses clients en utilisant les canaux économiques classiques. Les grandes banques sont frileuses à l’idée de faire affaire avec une entité sanctionnée économiquement.

Malgré tout, le recours à la banque centrale en tant qu’intermédiaire reste difficile à comprendre, principalement s’ils souhaitent payer leurs fournisseurs avec les tokens. Bitcoin et Ethereum sont décentralisés et de ce fait, ne sont pas soumis à l’embargo. Dans le cas de l’envoi de dollar, il pourrait sembler logique de faire appel à la banque centrale, qui est potentiellement moins impactée par les restrictions. Mais dans le cas de l’envoi de cryptomonnaies, le rôle de la banque centrale est moins trivial et semble anecdotique. Serait-ce là un moyen de légitimer des tokens dont la quantité et l’origine sont inconnues ?

Dans son rapport, Bloomberg émet l’idée que l’entreprise soit réticente à l’idée de vendre elle-même ses cryptoactifs sur les places de marchés publiques. En effet, cela impliquerait de s’inscrire sur une plateforme d’échange, de soumettre et passer les vérifications d’identités préalables. Au contraire la banque centrale serait moins exposée que l’entreprises au potentiel blocus.

Ce n’est pas la seule solution envisagée par le gouvernement pour accéder au système monétaire international. Celui-ci considérerait aussi la possibilité de passer sur le système de paiement russe en alternative au système SWIFT utilisé par la majorité de la communauté internationale.

Renaud H.

Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.